19/12/2011

1987 : les Guns N' Roses fusillent toute concurrence

     Qui ici peut prétendre ne pas connaître ce groupe ? Qui ici peut se targuer de n'avoir jamais entendu une seule mesure de leurs chansons légendaires ? C'est tout simplement impossible, tant les Guns N' Roses sont une institution pour nombre de mélomanes dans ce bas-monde. L'histoire du groupe est déjà connue : nés de la fusion des L.A. Guns et du Hollywood Rose en Californie, les Guns N' Roses prennent forme en 1985, et adoptent quelques mois après le line-up qui connaîtra le succès en 1987. W. Axl Rose, voix stridente et tignasse rouquine, tient le micro, secondé par les guitares incisives des deux génies Slash, roi du pétrole sur sa Gibson Les Paul, et Izzy Stradlin', héros de la rythmique efficace. Pour compléter le tableau, il ne manque plus que le bassiste Duff McKagan qui, pour la petite anecdote, avait auparavant sévi dans plus d'une trentaine de groupes avant de rejoindre les GN'R ( ! ), et le batteur Steven Adler, lourde frappe (au son de batterie, plus précisément de caisse claire, contestable, c'est mon seul reproche vis-à-vis du GN'R de 1987). 


     Sans transition, voici sous vos yeux ébahis une image aussi connue que les Guns eux-même, il s'agit de la pochette du premier album très réussi Appetite For Destruction. 40 millions d'exemplaires vendus à travers le monde, un des albums rock les plus vendus au monde, certifié 18 fois disque de Platine aux USA, je ne crois pas être le seul à considérer Appetite For Destruction comme un fabuleux polyptyque en douze parties, un chef d'oeuvre en douze actes. Pour être clair, c'est un des albums les plus grandioses des 1980's. Si finement composé et produit, c'est un de ces albums qu'il faut racheter au bout de quelques années car le disque finit par être rayé à force d'être écouté ! Mais arrêtons là les flatteries en tout genre, et tentons d'expliquer le génie des Guns N' Roses.

   Les cinq californiens commencent, dès la première chanson, très fort. On oublie l'échauffement, les Guns ont 53 minutes pour nous convertir et comptent bien capitaliser ce temps comme il faut. C'est donc avec Welcome to the Jungle, hommage à Los Angeles, qu'ils nous cueillent à froid, de manière quasi-scientifique. L'intro de guitare fait monter inlassablement la pression jusqu'à l'explosion au couplet, faisant place à un riff monstrueux enrichi des cris lascifs d'Axl Rose. L'enchaînement de la chanson est parfait, chaque couplet, chaque refrain, chaque pont trouve sa place pour enrichir le morceau. La jungle est bien présente, elle est à son apogée sur les phases de soli de Slash. Notons que les paroles sont inspirées de déclarations qu'aurait faites un jour un SDF new-yorkais à Axl Rose : "You know where you are ? You're in the jungle baby ! You're gonna die !" , et font aussi souvent référence aux usages de drogues du groupe.

Welcome to the Jungle

     S'ensuivent des morceaux tout aussi bons : It's So Easy, Nightrain, Out ta Get Me et Mr.Brownstone. Quatre chansons qui haussent un peu plus le niveau d'excellence de l'album. Mais c'est réellement quand sonne le premier accord de Paradise City que l'on comprend que Appetite For Destruction est voué à la légende. Un début de chanson très doux, très acoustique qui fait place, au son d'un sifflet, à des guitares infernales, un refrain à la mélodie enivrante, des soli encore une fois prodigieux, des paroles - disons - touchantes... Il y a tout pour plaire. Précisons que c'est la seule chanson de l'album employant des synthétiseurs.

Paradise City

     Les chansons qui suivent, My Michelle et Think About You restent bonnes, mais il faut attendre Sweet Child O' Mine pour se retrouver de nouveau face à un chef d'oeuvre. Peu de groupes peuvent se targuer d'avoir composé une merveille en partant d'une simple plaisanterie ! L'introduction de Slash, totalement hypnotique, se voulait être en réalité un riff-blague qu'Izzy Stradlin' décida d'accompagner et sur lequel Axl Rose chanta, se servant pour paroles d'un vieux poème écrit pour sa petite amie de l'époque. Cela ne s'invente pas ! Quoi qu'il en soit, le morceau final est pharamineux.

Sweet Child O' Mine

     Après cette incroyable chanson, n'allons pas croire que Appetite For Destruction se termine. Non, You're Crazy, Anything Goes et l'érotique Rocket Queen (à l'introduction de basse culte) s'occupent très bien de nous emmener tranquillement à la fin d'un album qui, de bout en bout, ne faiblit jamais.

     En somme, Appetite For Destruction est un monument du hard rock, qui lors de sa sortie, en 1987, a érigé à juste titre les Guns N' Roses au rang de pontes de ce genre musical. 24 ans après, l'album n'a pas pris une ride et continue à séduire (contrairement peut-être au style vestimentaire très "pantalon en cuir et cheveux permanentés"). 1987 signait le début de l'âge d'or des GN'R, âge d'or depuis longtemps révolu depuis le départ des membres fondateurs Slash et Duff McKagan. L'album récemment sorti Chinese Democracy, réalisé par un groupe qui n'a de commun avec les GN'R de 1987 que le nom et la présence quasi-totalitaire d'un Axl Rose contestable, ne peut que nous faire regretter l'époque bénie de la fin des 1980's.
     

2 commentaires:

  1. je précise au passage que l'esprit des guns n'est pas mort, et que c'est Duff McKagan qui le porte sous les couleurs de son groupe Loaded... Qui fera peut-être l'objet d'une chronique, qui sait :p

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  2. Ne négligeons pas non plus la grosse performance en deux albums des Velvet Revolver, qui a réuni en son sein 3 Guns ! A chroniquer dans un avenir proche !

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