07/12/2011

Les albums de 2011 : Anna Calvi

Peu d'artistes peuvent se targuer d'avoir réussi un album brillant dès leur premier essai. Anna Calvi, elle, pourrait le clamer haut et fort, au vu de son magnifique premier disque, si elle n'était pas aussi timide et discrète dans la vie quotidienne. Mais une fois derrière le micro, la jeune Anglaise se métamorphose et devient presque intimidante avec sa voix puissante qui se combine parfaitement avec les mélodies de ses musiciens. 




Justement, la formation de son groupe est assez atypique : la chanteuse, qui s'occupe aussi de la guitare - avec un jeu assez particulier, très théâtral - est seulement accompagnée par un batteur/percussionniste et un harmonium. C'est cet ensemble, original, qui crée cette ambiance à la fois romantique et oppressante, se rapprochant d'une sorte "d'opéra-western sentimental" (si cela existe,mais j'en doute fort).




Du côté des chansons, tout est bon : l'album s'ouvre en douceur avec l'instrumental Rider To The Sea et permet de se familiariser avec le jeu de guitare original de la chanteuse, sorte de flamenco joué au ralenti qui alterne entre des notes longues et des arpèges passés à la moulinette. Après le très doux mais non moins inquiétant No More Words avec ses paroles presque chuchotées, on retrouve le puissant Desire, où l'harmonium s'exprime clairement. La suite est du même acabit, entre des chansons quasi-théâtrales où la chanteuse nous montre toutes ses capacités vocales (Suzanne And I, I'll Be Your Man) et des chansons plus sensibles, mais tout aussi intéressantes (First We Kiss). En bref, c'est un excellent album. Mais quand on reçoit spontanément le soutien de Nick Cave et de Brian Eno, on ne pouvait guère se permettre de douter de la qualité finale de l'oeuvre.

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