28/11/2011

RATM, machine à Bombtracks

     Quatre garçons talentueux tout droit venus de L.A. Non, nous ne parlons pas des Doors, dieux du chamanisme psychédélique, ni même des bons vieux Red Hot Chili Peppers, funky jusqu'à la moelle (même si cette affirmation tend ces temps-ci à s'infirmer... mais n'en disons pas plus et gardons ce sujet pour une autre fois !), non, c'est bien de Rage Against The Machine qu'il est question ici ! 



     Vous avez sous les yeux l'image ornant la pochette du premier album de RATM, sorti en 1992. On ne compte plus le nombre de classements qui ont placé avec raison cette maquette dans les premiers rangs des plus grands albums rock de tous les temps. Visuellement parlant, cet album est une réussite. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on comprend tout de suite le message que Rage veut nous faire passer. Le fait de montrer un moine bouddhiste (du nom de Thích Quảng Đức, pour votre culture générale) s'immolant par le feu, en signe de protestation contre l'oppression des bouddhistes qui faisait rage au Vietnam en 1963, annonce déjà la couleur : RATM n'est pas là pour faire du tricot. Et encore moins lorsqu'il s'agit de prendre position contre le capitalisme ou la mondialisation.

     Cette vigueur annoncée par la pochette se confirme à l'écoute de la musique des Californiens. Faisons simple, l'album Rage Against The Machine est constitué de 10 chansons toutes plus originales, plus massives, plus prodigieuses les unes que les autres. Vous en doutez ? La preuve en musique :


     Know Your Enemy

     On ne peut qu'applaudir ici devant le niveau technique des 4 membres du groupe, qui rivalisent d'ingéniosité pour faire de la musique de RATM un style sans précédent, fusion de Metal, de rap, aux influences funk et punk palpables. Le groupe pioche ses influences aussi bien du côté des géants rock tels que Black Sabbath, Led Zeppelin, que des très groovy Funkadelic, ou Earth, Wind & Fire. Ajoutons à cela un soupçon de fougue directement héritée de Public Enemy, et le mélange détonne. En effet, quand le batteur Brad Wilk s'occupe de taper un rythme de batterie solide mais technique, permettant au bassiste Tim Commerford de poser ses lignes de basse au groove impeccable, Tom Morello, guitariste à la casquette vissée sur la tête en permanence, n'a plus qu'à nous faire décoller, avec ses soli aux gammes et effets surnaturels (je vous invite à réécouter Know Your Enemy à partir de 3:15, pour avoir la preuve en écoute). Il ne reste plus qu'au chanteur Zack de La Rocha à exhiber ses talents de rappeur et d'auteur engagé. Sur Know Your Ennemy, il dénonce avec virulence la Guerre du Golfe, ainsi que le rêve américain, fondé sur 8 principes, selon lui : "compromis, conformité, assimilation, soumission, ignorance, hypocrisie, brutalité et élite". Je vous avais prévenu, on ne mâche pas ses mots chez RATM !

    Il y aurait encore beaucoup à dire sur cette chanson, comme sur chaque chanson de l'album, en fin de compte. En résumé Rage Against The Machine est un véritable roman, recueil de 10 pépites inusables. On ne peut que féliciter les quatre gaillards pour s'être montrés aussi honnêtes sur la qualité de la marchandise. Mais, à l'écoute des albums suivants, sensiblement moins géniaux, on peut se demander si RATM n'aurait pas eu plus de succès commercial par la suite en conservant quelques grosses chansons sous le coude pour les enregistrements suivants plus difficiles... Comme si le succès commercial leur importait, ha ha ! 
     

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