20/04/2012

Le plus beau jour de l'année ?



Demain, samedi 21 avril, n'est pas un simple jour de veille électorale : c'est aussi la deuxième édition du Disquaire Day, reconduit après le succès populaire de l'année dernière. Le concept est simple : proposer des vinyles inédits, en quantité limitée et uniquement chez les disquaires indépendants, afin que le public s'intéresse à ces boutiques malheureusement en voie de disparition. Le concept nous vient des States où le concept "Record Store Day" existe depuis 2008. En 2010, cette journée avait généré près de 2,5 millions de chiffre d'affaires pour les disquaires du pays de l'Oncle Sam, et sonnait comme une véritable bouffée d'air frais pour un secteur en difficulté, malgré une augmentation des ventes de vinyles continue depuis 2009.

Revenons-en au système français : outre les vinyles inédits, on retrouvera aussi, dans certains magasins, des animations (comprendre : des concerts). Mais le nerf de la guerre reste quand même les précieuses galettes : on trouvera entre autres des rééditions (en tirage limité) comme Starman de Bowie, l'album éponyme de Fleetwood Mac, Blitzkrieg Bob des Ramones ou de T-Rex et des inédits, comme le prochain Miles Kane, un Animal Collective ou le très en vue Django Django. La liste - loin d'être exhaustive ! - est complète ici : http://disquaireday.fr/

Si on souhaite évidemment à cette très belle initiative un succès comparable à l'édition précédente, espérons toutefois que les collectionneurs ne primeront pas sur les véritable fans : l'année dernière, quelque-unes des pépites mises en vente s'étaient retrouvés sur Ebay à un prix exorbitant quelque heures seulement après leur vente en magasin...



19/04/2012

Du talent au mètre

     On ne peut pas dire qu'ils courent les rues aujourd'hui, les groupes qui arrivent à se tailler une renommée internationale en se contentant de miser sur leur talent instrumental plutôt que vocal. Personnellement, je suis le premier à dire, avec toute ma bonne foi me caractérisant, qu'un morceau sans chant devient vite emmerdant ! D'ailleurs, les termes "chant" et "chanson" n'ont-ils pas la même origine ? Mais j'arrête là avec les divagations étymologiques !

     Vous aurez deviné que je cherche à vous introduire un groupe qui excelle dans la création de chansons instrumentales. Il s'agit de The Meters, créé en 1965 en Louisiane. Formée de quatre puis cinq justiciers du groove, c'est une organisation visant à faire le bien au travers de ses chansons d'une puissance Funk sans précédent !




     Comme on peut l'espérer d'un groupe Funk originaire de Louisiane, chaque musicien de l'orchestre est un génie au sommet de son art. Leon Nocentelli, en tant que fidèle invétéré du groove, fait preuve d'une sensibilité rare sur son manche de guitare, privilégiant les effets wah-wah et les cocottes discrètes aux soli assommants. Art Neville, pilier du groupe, est tout simplement brillant au piano. Que dire de la section rythmique, totalement astronomique ? Le bassiste George Porter Jr et le batteur Joseph "Zigaboo" Modeliste emmènent le groove, le swing, enfin ce petit truc qui vous fait vous déhancher inévitablement, vers des sommets inégalés ! Sommets inégalés, sommets inégalés... C'est peut-être un peu fort... Disons qu'ils seront dépassés en 1973 avec l'arrivée des saintes percussions du grand Cyril Neville. Musique.


Chicken Strut

     Mais si The Meters excellent dans l'instrumental, qui est en soi l'essence de la musique, il faut aussi saluer leurs performances dans la composition de chansons plus ordinaires. The Meters, c'est bien entendu de très bons musiciens, mais aussi de très belles voix. En fin de compte, The Meters est un groupe de surdoués, au service de la démocratisation du groove, qui aurait mérité un peu plus de notoriété. Longue vie à eux !


People Say

13/04/2012

Pour une fois...



En ce moment, on parle beaucoup de morceaux, le "Ghost" de Skip The Use et le "My Name Is Stain" de Shaka Ponk. Si je ne suis pas fan des groupes en général (ce qui ne veut pas dire qu'ils m'insupportent non plus), il faut bien avouer que les deux morceaux sont bien accrocheurs entre les choeurs d'enfants  du premier et les gimmicks vocaux répétés par les différentes voix tout au long du deuxième morceau. 

Alors évidemment, comme Internet est the place to be pour s'enflammer rapidement, on voit fleurir les commentaires du genre "quand on pense que les deux sont français, on peut dire qu'on sait faire de la musique dans nos belles contrées" (je vous dispense des fautes d'orthographe qui auraient dû se glisser ici et là...). Alors tout d'abord, avant de crier haut et fort "que c'est nous qu'on fait les meilleurs morceaux", rappelons plusieurs choses : 

1_ Matt Pokora, Colonel Reyel ou Indochine (pour faire dans le rock) sont français, Johnny est considéré comme un rockeur alors que cela fait 20 ans qu'il chante de la variété sans âme et je pense qu'en général notre pays fait plus de mal à la musique qu'il apporte sa pierre à l'édifice, sauf peut être au niveau de l'électro (Daft Punk, Phoenix, M83...), même si on a vu le mal que pouvait nous faire M. Guetta avec deux doigts sur un clavier.

2_ La dernière fois que la presse (Rock&Folk en tête - pour une fois que les Inrocks n'y sont pour rien, profitons-en) s'était enflammée sur une scène rock émergente en France, c'était pour les "bébés rockeurs" parisiens avec des groupes comme BB Brunes, Naast, les Shades, Second Sex ou les Plasticines. Aujourd'hui, alors qu'on peut juger sur la durer, on se rend compte que les Naast et Second Sex ont disparu, que les Shades et les Plasticines ont sorti un deuxième album dans la plus grande discrétion et que la carrière des BB Brunes s’essouffle maintenant que leurs fans atteignent la majorité.

Bien entendu ce post n'est pas là pour critiquer ce qui se fait en France (quoique...) et puis je peux le dire sans honte, j'apprécie le travail effectué par les Shades ou les Plasticines. Mais attention : avec Skip The Use et Shaka Ponk nous avons à faire à deux groupes du Nord de la France, que personne vienne dire, sous prétexte que deux bons morceaux émergent en même temps, qu'il y a un renouveau de la scène rock française venant de Lille. De plus, et contrairement à leurs confrères parisiens, ces deux groupes ont déjà de la bouteille et leur émergence est, somme toute, due à leur persévérance et non pas à une chance ou un piston bienheureux. Sur ce, je vous laisse apprécier ces deux titres : *




10/04/2012

Les chiots de Perpignan



Ces temps-ci, une fois n'st pas coutume, on retrouve pas mal de rockers français sur le blog et ce post là ne dérogera pas à cette règle temporaire. Les élus du jour sont les Hushpuppies, quintette tout droit venu de Perpignan pour délivrer un rock garage pêchu. Auteurs de trois albums, je ne parlerai pas du dernier (The Bipolar Drift) sorti l'année dernière que je trouve décevant au vu des ambitions développées sur les deux premiers.

Je n'ai pas grand chose à dire sur leur musique, vivante, énergique, emmenée par des singles efficaces, un chanteur qui a envie de crier et un clavier discret ajoutant la subtilité qu'il faut à un genre qui n'est pas forcément coutumier de cette subtilité...

Si le groupe s'est fait remarquer par des chiffres de vente honorables et une place à la radio non négligeable à l'époque de leur premier disque, le parcours du groupe est symptomatique des maux du rock hexagonal et de la frilosité des maisons de disque : pour survivre, malgré leur popularité, les 5 garçons ont vendu deux de leurs titres à des publicités (dont le terrible You're Gonna Say Yeah pour Mennen) et ont dû créer leur propre label pour pouvoir sortir leur dernier album, malgré le succès de leurs précédents opus.


Justement, sur ces deux premiers disques plutôt inégaux, il faut se focaliser sur les singles, puissants : Single, Bad Taste And Gold On The Doors ou encore Moloko Sound Club. Autant de petites perles que je vous laisse écouter sur le champ, après avoir souligné (quand même) le clip très réussi présent ci-dessous : 



06/04/2012

A propos du roi d'Angleterre


Même s'il a la coupe de cheveux la plus agaçante du moment (et sûrement d'une bonne partie d'un futur proche aussi), King Charles est un musicien qui monte de plus en plus et, si sa musique possède un style bien particulier, n'apporte pas grand chose de nouveau. Mais les mélodies sont plus que plaisantes et le roi manie à la perfection les mots sur des clips tous très soignés, d'où la reconnaissance portée pour cet ami de Charlie Winston. Et même si je lui reproche un côté mainstream que je trouve un peu forcé et l'inégalité de ses morceaux, il y a une certitude : cette musique est quasi-parfaite : 



02/04/2012

Explorons le cosmos avec les Espagnols


Allez on commence la semaine avec un clip datant de 2010, passé relativement inaperçu malgré la qualité sonore et visuelle de la chose. El Guincho est un des rares artistes espagnols, dans le monde du rock/indie, qui arrive à faire parler de lui hors de la péninsule ibérique. La dernière fois qu'un morceau en provenance d'Espagne avait fait un tel chemin, c'était le single des Sunday Drivers, On My Mind.

Ce côté méditerranéen est justement le point fort de l'artiste. Mélangeant avec passion des rythmes ensoleillés venant d'Afrique ou de sa contrée natale avec des influences de rock indé anglais et le côté dance des hits du début des eighties, le musicien fait mouche en associant ce subtil - mais étrange - cocktail à un clip aguicheur et totalement fou, à l'image de sa musique illuminée, débridée et un tantinet mystique.