25/02/2012

Les années 90 sont terminées



Ils se disputaient la première place dans les charts anglais dans les années 90. Non, en fait ils se disputaient tout court : je veux bien sûr parler de Damon Albarn, chanteur de Blur aux multiples projets, et Noel Gallagher, ex-Oasis (évidemment) qui poursuit aujourd'hui sa carrière en solo.

Alors évidemment, l'image est assez parlante mais semble invraisemblable quand on sait que ces deux grands frontmen ne se sont plus parlé directement depuis plus de 15 ans. Evidemment, on sait très bien que si Noel a bien un point commun avec son frère, c'est son goût immodéré pour les insultes en tout genre, avec un égo sur-dimensionné : "(A propos d'Oasis :) Je suis le cerveau du groupe. Liam est le crétin de la bande. Et les trois autres sont les trois autres". Même si l'entente entre les deux frères n'a jamais été bonne, il avaient su faire front commun contre leur ennemi musical de toujours : Blur, et surtout Damon Albarn. 

Ainsi, on se souvient surtout de cette phrase de Noel : "Qu'ils attrapent le SIDA et qu'ils crèvent". Evidemment, la phrase avait provoqué un tollé général, forçant Noel a s'excuser : "Bon, j'y suis peut être aller un peu fort. Mais qu'ils attrapent une bonne grippe, ça ne leur fera pas de mal". Le ton était donné... Mais aujourd'hui, la hache de guerre est enterrée, comme le prouve cette magnifique image, avec deux chanteurs qui ont quand même un look...très british.


The Battle Of Britpop

Enfin, pour fêter cette réconciliation inattendue, réécoutons les deux morceaux à l'origine de la discorde : Country House de Blur, dont la date de sortie avait été déplacé en même temps que celle de Roll With It d'Oasis, afin que le titre des lads mancuniens n'atteignent pas la première place des charts anglais...





24/02/2012

Le prince de la reprise


     Jamie Lidell. Ce patronyme ne vous dit peut-être pas grand chose. Encore peu connu du grand public, ce britannique de 28 ans n'est pourtant pas dénué de talent. Si ces premiers albums sont assez - disons - difficiles à appréhender, le virage très soul qu'il a emprunté ces dernières années est tout simplement un régal. 

     Trève de bavardages sur le parcours de M. Lidell. Si nous parlons de lui ici, c'est pour un savoir-faire très particulier qu'il possède. Le don de la reprise originale. Qui d'autre aurait été assez imprudent pour oser reprendre le grand Prince en personne ? Et pas n'importe quelle chanson, s'il vous plaît : Kiss, pur ovni groove qui continue à traumatiser des générations !! Dans la vidéo ci-dessous (généreusement offerte par Taratata), Jamie Lidell et ses musiciens en font un bel objet jazzy, à écouter au coin du feu, en swinguant, noeud papillon défait. Mention spéciale au bassiste qui agrémente de sympathiques soli le morceau. Cela nous ferait presque oublier la présence inutile de Yelle !



23/02/2012

Et la machine resta secrète



Il y a des groupes qui, malgré tous leurs efforts, toute leur bonne volonté, tout leur talent, sont condamnés à rester à tout jamais dans l'ombre, pour ensuite aller hanter les rives du Styx avec leurs regrets et plus plates lamentations. D'autres, au contraire, se contentent de cette situation et préfèrent se tourner complètement du côté de l'art. C'est le cas de Secret Machines, un groupe formé en 2000 à Dallas, Texas, Etats-Unis.

Après deux albums indie plutôt salué par la critique (Now Here Is Nowhere & Ten Silver Drops) mais boudé par le public, le groupe a bien compris que le succès n'était pas pour eux. Il faut dire aussi que, malgré de très bons morceaux, leurs albums sont trop irréguliers pour jouir d'une ferveur légitime. Très floydiens dans leur musique, les trois membres ont donc décidé de bannir toute intégrité commerciale puisque cela les menait nulle part. Ils ont donc fait appel au réalisateur français Charles de Meaux pour filmer un concert donné dans le concert texan devant...personne.


En effet, le concert était donné près de Marfa, une ville texane connue pour ses apparitions lumineuses mystérieuses, et donc souvent associée avec les apparitions extra-terrestre. Surement inspiré par le Live à Pompéi des Pink Floyd, le concert est sorti en 2008 sur un DVD très difficile  à se procurer : "Marfa Mystery Lights, a concert for the UFOs". Plus qu'un concert ou un rockumentaire, c'est un panorama sur la ville et le groupe, présenté sous une forme assez conceptuelle, comme une véritable oeuvre d'art. Pour preuve : le live commence lorsque le soleil se couche.

Après cette pause et quelques problèmes en interne, le groupe a ressorti un troisième album la même année, intitulé sobrement Secret Machines. Moins efficace que les autres, malgré la pépite Atomic Heels, le groupe n'a pas donné de nouvelles depuis. Enlevé par les aliens, peut-être.



Le flingue, la fleur et le serpent

     Slash a déjà eu le privilège d'être cité à maintes reprises sur ce modeste blog de critique musicale. Les Guns N' Roses et les Velvet Revolver ont tous deux eu déjà droit à leur article élogieux. Il ne manque plus qu'une pierre à l'édifice pour finir d'évoquer la carrière de ce génie guitaristique qu'est Saul Hudson, connu du grand public sous le nom de Slash.

      En effet, entre 1995 (période d'implosion pour les GN'R, avec les départs de Slash, de Duff McKagan (basse) et de Matt Sorum (batterie)) et 2002 (période de formation des Velvet Revolver avec entre autres les trois garçons cités auparavant), Slash a 7 petites années pour inscrire une nouvelle fois son nom dans l'histoire de la musique. Sans perdre de temps, dès 1995, armé de son haut-de-forme et de sa Gibson Les Paul, notre Californien préféré fonde le groupe Slash's Snakepit, au sein duquel on retrouve 2 ex-GN'R, à savoir l'éternel Matt Sorum à la batterie et Gilby Clark à la guitare, ainsi que Mike Inez (ancien Alice in Chains) et Eric Dover.


     La pochette de leur premier album ne ment pas, tout comme le nom du groupe d'ailleurs. Tout le processus de composition s'organise autour du leader Slash. L'album It's Five O'Clock Somewhere recèle de morceaux réalisées par Slash à l'époque où il oeuvrait encore au sein des Guns N' Roses. Sans les petits caprices d'Axl Rose, cet album aurait pu tout aussi bien succéder à The Spaghetti Incident? dans la discographie des Guns, tant il est efficace et plaisant à écouter, avec un Slash égal à lui-même, c'est-à-dire prolifique.

     Pour la petite anecdote, le nom de ce premier album viendrait d'une réflexion que fit un jour un barman à Slash. Une nuit, à 4h30, notre guitariste fut pris d'une envie d'alcool et se dirigea dans un bar. Le barman lui déclara qu'il lui était interdit de servir de l'acool avant 5h00, avant de reconnaître son interlocuteur. Il lui aurait alors dit que, de toute façon "it's five o'clock somewhere".

Beggars and Hangers-on, un des chefs d'oeuvre de l'album


     Notons que Slash's Snakepit ne s'est pas arrêté à un album. Les cinq garçons ont réitéré l'expérience en 2000 pour sortir un deuxième LP Ain't Life Grand, assez bon mais qui a beaucoup moins fait parler de lui.


      En somme, l'on peut voir dans cette phase Slash's Snakepit la période durant laquelle Slash s'est guéri de sa déception de voir son groupe originel Guns N' Roses "spliter", avant de prospecter vers de nouveaux styles de musique rock au sein des Velvet Revolver.

21/02/2012

Quand la batterie devient théâtrale



Ils se définissent eux-mêmes comme un duo rythmique burlesque, et je ne pense pas que quelqu'un puisse donner une meilleure définition de leur travail. Qui sont-ils ? Ce sont les deux membres de Fills Monkey, groupe peu banal car composé uniquement de deux batteurs. Mais alors, comment faire de la musique attrayante, sachant que beaucoup d'entre nous rechignent à écouter le moindre solo de batterie ? 

C'est justement la pari fou de Fills Monkey : transformer le rythme en spectacle, autant technique que comique : les puristes apprécieront, les autres aussi. Véritable éloge de la synchronisation, les deux membres se plaisent aussi à partir dans des joutes rythmiques sans fin qu'une fausse rivalité anime, pour le plus grands plaisirs des oreilles, mais aussi des yeux.


Attention toutefois, il ne faut pas croire que ces deux là soient partis à l'aventure au gré des vents : ils ont tout deux une sacré expérience, entre Yann Coste qui est batteur pour No One Is Innocent et Sébastien Rambaud, membre de JMPZ. Ils se côtoient et ont donc eu le temps de mettre en place des scénettes musicales réglées...comme du papier à musique. 

Auteurs d'un show incroyable (le bien-nommé Incredible Drum Show), les deux compèrent assurent autant derrière leur fûts que sans, comme ils aiment à le montrer dans de nombreuses vidéos tournées devant des quidams bien souvent incrédules.




20/02/2012

La presse bouffonne du nouveau roi Krule ?



Il a 17 ans, n'a sorti qu'un EP de 12 minutes et pourtant toute la presse musicale ne parle que de lui, chaque nouvel article vantant un peu plus son talent que les précédents. Si personnellement, je n'ai rien contre la musique du très jeune British, j'ai du mal à comprendre pourquoi on le porte autant aux louanges. Les passages vraiment prenants de sa musique sont trop rares (et donc représentent véritablement quelques dizaines de secondes sur un disque de 12 minutes...) dans ce mélange d'influence que je trouve dans l'ensemble assez froid et inexpressif, malgré un ou deux bons refrains (The Noose of Jah City). 

Enfin bref, je ne suis pas là pour descendre le bonhomme, mais plutôt les critiques musicaux (Inrocks en tête) qui, une fois de plus, semblent s'emballer un peu vite. Comment peut-t-on être aussi dithyrambique sur 12 minutes de musique, alors que cela correspond aux trois singles de Lana Del Rey qui avaient enthousiasmé la presse, avant que cette dernière retourne sa veste pour critiquer assez ouvertement un album plutôt bon ? Alors certes, on sent que le garçon a du potentiel, qu'il a une culture musicale assez large, mais de là à clamer ouvertement qu'il est "le prochain roi d'Angleterre", il y a quand même de la marge. D'autant plus que beaucoup d'article parle plus du physique du gamin, parce qu'il ne correspond pas du tout à son timbre de voix, que de sa musique. Il faut dire que chroniquer un EP de 12 minutes, c'est quand même assez court. Alors avant d'en faire un nouveau buzz incapable de tenir la distance sur un CD ou un concert, il faudrait d'abord que tous les chercheurs de sensationnel le laisse un peu travailler tranquillement car pour l'instant, ce n'est qu'un gosse qui fait de la musique (prometteuse c'est vrai mais pas transcendante) sur son PC.



19/02/2012

Du velours pour nos oreilles

     Si le nom Velvet Revolver peut ne rien vous évoquer, à première vue, sinon une réflexion à la con du type "tiens, ça ressemble à Velvet Underground !", gageons que vous connaissez un minimum les membres de ce groupe. Pour faire court, Velvet Revolver est ce que l'on a l'habitude d'appeler un supergroup de hard-rock, c'est-à-dire un groupe formé de légendes vivantes de la musique qui décident d'unir leurs forces au service d'une cause commune, d'un objectif louable : régaler nos oreilles. Ici, ce sont trois pointures des Guns N' Roses, à savoir Slash (lead guitare), Duff McKagan (basse) et Matt Sorum (batterie), qui se sont jointes en 2002 au guitariste Dave Kushner et au chanteur Scott Weiland, connu pour ses années de service au sein des Stone Temple Pilots. A priori, cette formation sent très très bon !


    Avec un tel groupe, tous les fans déçus des frasques d'un Axl Rose consternant, désormais seul maître à bord au sein du navire-fantôme GN'R, reprennent espoir. Slash et sa bande nous offriront-ils de nouvelles pépites, aussi précieuses que les Welcome to the Jungle, November Rain, etc etc ? En tout cas, Scott Weiland semble avoir la carrure pour accomplir la tâche difficile de succéder à Axl Rose. C'est du moins ce qu'estime Slash : 


"I just thought he was a great singer, and he'd always been on my mind for this band. He was the one vocalist that I knew had the kind of voice that would serve what we were going to do: he had a John Lennon-ish quality, a little bit of Jim Morrison, and a touch of almost David Bowie. He was the best singer to come out in a long time in my opinion."

Slash à propos de Scott Weiland


     Inutile de dire que le début de la décennie 2000 s'annonce sous le signe de l'excitation.


    2004. Le premier album du groupe, sobrement intitulé Contraband, sort de l'ombre. Pour ne plus jamais y retourner. L'album, porté par des morceaux nerveux, est un succès commercial monstrueux. Voici une petite mise-en-bouche pour vous montrer l'esprit de ce premier LP.

Slither 

      A l'écoute de ce premier morceau, le premier publié en single par le groupe, on devine les intentions du Velvet Revolver : envoyer du très gros son. Le son, tiens, parlons-en ! En entendant Slither, vous aurez peut-être remarqué que l'on est à des années-lumières du style des Guns N' Roses. Eh oui, pour ceux qui espéraient en fin de compte un GN'R bis, les risques de déception sont élevés, Velvet Revolver prospecte ailleurs que sur les sentiers bien battus du hard-rock des 1980's - 1990's ! On n'avait rarement vu Slash faire sonner sa Les Paul avec un accordage "Open Ré", technique réservée aux plus métalleux, au sein des Guns ; c'est pourtant l'accordage qu'il s'octroie pour le riff surpuissant de Slither. De même, on n'avait jamais vu le bassiste Duff McKagan se servir d'effets avant d'entendre le lourd Big Machine, à la ligne de basse truffée de distorsion... Un régal !!

     La force de Contraband ne réside pas seulement dans ses chansons bien hard, où les effets de guitare se superposent pour donner encore plus de poids aux morceaux, mais aussi dans ses ballades. Fall to Pieces, You Got No Right, Loving The Alien : c'est un véritable casse-tête de choisir une chanson à vous faire écouter et qui surpasserait les autres tant le niveau général de l'album est élevé...

Fall to Pieces

     En fin de compte, si l'on veut l'affilier au style d'un groupe en particulier, l'album Contraband ressemble plus à du Stone Temple Pilots qu'à du Guns N' Roses, chose pour le moins surprenante : il est rare de voir un chanteur autant influencer le style d'un disque. La situation changera-t-elle pour le deuxième album ?

   2007. Le second album du groupe sort à son tour, sous le nom Libertad. Si les cinq Américains avaient prévu au départ d'enregistrer avec le non moins connu Rick Rubin, la façon de travailler de ce dernier les a poussés à se tourner vers une autre pointure de la production : Brendan O'Brien. Le résultat est à la hauteur des attentes du public : les Velvet Revolver signent leur second succès commercial et ce, à juste titre.

   En effet, le premier single sorti annonce de nouveau la couleur : noyer nos oreilles de gros son. La chanson She Builds Quick Machines est un concentré de morceaux de guitare efficaces au son scientifiquement réglé. Ajoutez à cela la frappe astronomique de Matt Sorum, et vous obtenez les bases pour composer un grand morceau de hard-rock actuel. Mr. Weiland n'a plus qu'à poser sa voix impeccable sur le tapis instrumental que lui dressent ses collègues. On dira ce qu'on veut, mais inventer de grandes chansons, c'est un savoir-faire que maîtrisent les Velvet Revolver. Au même titre que tourner des clips à la Mad Max, d'ailleurs...

She Builds Quick Machines

     La recette de Libertad est si semblable à celle de Contraband que je suis contraint de me répéter. La force de ce second EP réside aussi bien dans ses morceaux bien lourds tels que She Builds Quick Machines, Let It Roll ou Get Out The Door que dans ses ballades plus calmes, comme The Last Fight ou Gravedancer.

The Last Fight

     Avec deux albums à ce niveau d'excellence et de succès commercial, on pouvait imaginer que l'ambiance était plutôt bonne au sein du supergroup. Pourtant, dès 2008, certains détails comme l'annonce en concert de "la dernière tournée de Velvet Revolver" par Weiland, démentie quelques jours après par Slash, ou la déclaration dans la presse du même Scott Weiland des problèmes d'ego et de jalousie au sein du groupe, illustrent les problèmes internes de VR. Scott Weiland quitte officiellement le groupe pour se joindre à la reformation des Stone Temple Pilots : où il n'aura peut-être pas à partager son leadership ?

      2012. L'impensable se produit : les Velvet Revolver se réunissent à nouveau à l'occasion d'un concert caritatif, grâce à une subtile manipulation du guitariste Dave Kushner, qui ne demande qu'à voir le supergroup continuer sur sa lancée de la décennie précédente... L'avenir nous dira si le simple plaisir de jouer ensemble peut avoir raison sur les histoires d'ego entre super rock-stars !



18/02/2012

See Emily (Re)Play


See Emily Play n'est pas le morceau le plus connu de Pink Floyd, mais c'est peut-être l'un des plus repris. Issue de l'imagination psychotique du terrible Barrett, la chanson est sensée raconter l'histoire d'Emily, fille que Barrett aurait aperçu alors qu'il dormait dans les bois après un bad trip...Version démentie ensuite par l'intéressé qui avoua que cette anecdote n'était qu'un moyen de se faire de la publicité, alors que Emily serait en réalité la fille d'un baron traînant régulièrement à l'UFO Club, boîte de nuit où les Floyd avaient l'habitude de se produire à leurs débuts.


La version de Pink Floyd - l'originale donc - possède les caractéristiques de la musique du groupe, même si c'est un des premiers singles composé par les Anglais : véritable croisement entre rock, psychédélisme (malgré son format "pop"  - si je peux me permettre) et envolées spatiales, le titre sera un des morceaux fondateurs du psyché anglais et un futur classique de l'élément perturbateur Barrett.





Six années plus tard, le titre est repris dans un registre par Bowie qui, pour l'occasion, passe le titre sous un filtre glam-rock : il en fait plus, le morceau est rallongé et les guitares sont plus acérées ; mais le résultat est le même : un excellent morceau, toujours (voire plus) étrange. Le morceau sort sur Pin Ups, l'album de reprises de Bowie, qui chante à sa sauce les chansons qui ont marqué sa jeunesse.



Si on peut aussi citer (parmi beaucoup d'autres) John Frusciante dans la liste de ceux qu'ils l'ont reprise, notons aussi la version de Martha Wainwright, soeur de Rufus, qui nous offre quelque chose de bien plus intimiste et de plus chaleureux, tout en rentrant dans en rentrant dans les sentiers battus de la pop. Ce qui ne l'empêche pas de délivrer une très bonne version. Il faut dire aussi qu'il est toujours plus aisé de sortir une bonne chanson quand l'originale était déjà très bonne voire, au vu de sa résistance face au temps et aux diverses reprises, mythique.




16/02/2012

Du nouveau pour Joy Division ?

Le cuisinier anglais Jamie Oliver, lors des travaux précédant l'ouverture prochaine d'un nouveau restaurant, a trouvé dans sa cave un bien beau trésor : 1,3 million d'euros d'or, de bijoux et d'armes à feu. Mais parmi toutes ces bien belles choses se trouvait aussi des enregistrements originaux de Joy Division et de New Order... En attendant de trouver dans sa propre cave (on a de l'espoir), on se met à espérer que toutes ces bandes contiennent d'éventuelles raretés ou exclusivités. On attend et, en attendant, on réécoute le groupe !


14/02/2012

Whitney, I will always love you (ouh ouh ouh)



Même si je pense que tout le monde ici le sait déjà, je vais le rappeler au cas où : Whitney Houston est morte. Dans une baignoire, à la Claude François. Paix à son âme. 

Enfin bref, je pense que chacun a du entendre les classiques de la diva américaine depuis hier dans les différents médias, donc je me permettrai de ne pas en mettre sur ce post. Si beaucoup ont mentionné sa voix exceptionnelle autant que ses addictions apparues au début des années 2000, je pense que beaucoup ont oublié de dire que Whitney avait été la matrice de la pop star actuelle. D'abord mannequin, comme beaucoup de chanteuses aujourd'hui choisies pour leur physique de poupée, elle a joué tout au long de sa carrière sur la qualité de sa voix plutôt que sur des prises de risques artistiques. Tout cela nous rappelle évidemment les Mariah Carey, Rihanna, Beyoncé et consorts... Preuve de cette influence, toutes ces personnes citées ont rendu hommage à la feu Houston, surement autant par sincérité que par intérêt, ces stars sachant bien que leurs tweets seraient repris dans les médias...

12/02/2012

Une chronique complètement épique!

                Nombre d'entre vous connaissent sans doute l'artiste au talent inégalé que je vais présenter aujourd'hui. Ses prestations sont telles, que des dizaines de millions de youtubeurs ont déjà pu se repasser en boucle ses exploits inoubliables datant de bientôt 2 ans, lors du live qui l'a enfin mis en lumière aux yeux du public mondial.
Petit jeu : essayez donc de deviner de qui il s'agit grâce aux indices (véridiques) suivants : -Il est né dans la charmante bourgade de Tiraspol, mais a aujourd'hui bien évolué dans sa carrière puisqu'il s'offre désormais le luxe de posséder un  3-pièces (3!!!) en plein centre de la florissante agglomération de Chisinau.
-Comme tout grand homme de scène, il cite comme principales influences des artistes torturés au destin complexe et douloureux, je veux bien sur parler de David Guetta et DJ Tiesto.
-C'est sans doute sa phobie incontrôlable des dentistes, plus connue sous le nom de dentophobie, qui l'a poussé à choisir un instrument cachant sa dentition sur scène. Parce que des chicots jaunâtres ça attire pas vraiment les meufs.
-Son corps de rêve a été taillé de la sorte par une pratique régulière de son sport préféré : Le ping-pong.
Si avec toutes ces informations d'une pertinence extrême vous n'avez pas découvert de qui il s'agit, vous n'êtes pas encore un vrai fan de...Epic Sax Guy!!! Le joueur de Saxophone du groupe Moldave à l'eurovision 2010
         
     Attention : A partir de ce point la rédaction de digupmusic a relevé une grande quantité de contenu Saxuel !
                                        Joueurs de hautbois et de clarinette contre-alto s'abstenir.

                Son estocade du bassin, plus Roccosifredienne  que celle d'un jeune puceau sous drogues dures, combinée avec une pratique saxophonique hors de l'espace et du temps (en play-back quoi) a littéralement mis a Sax l'eurovision. La simple vu de ses hanches se mouvant, comme une sorte de fraisage phallique, engendrera d'ailleurs un véritable Baby-boom moldave. Près d'une femme sur 3 et un homme sur 4 ayant assisté à la scène étant tombé enceinte presque instantanément devant une prestation aussi épique. Véritable Saxion d'assaut à lui seul, le Epic Sax Guy (connu auparavant par quelques proches sous un nom ayant beaucoup moins de Sax-appeal : Sergei Stepanov), ne joue pourtant pas seul :
-Deux danseurs dont l'inutilité n'est plus à prouver l'accompagnent dans chacun de ses gestes, mais sans le Sax, ce qui  annule totalement l'épiqueté de leur mouvement de hanche.
-L'autre fondateur du groupe (Sunstroke Project), un violonniste qu'ESG a rencontré à l'armée...Possiblement l'armée Jedi d'ailleurs puisque celui-ci ne trouve rien de mieux à faire que d'utiliser un sabre-laser comme archet, et semble en être très fier, vu la tête d'alien qu'il nous tire pendant toute la performance.
-Deux chanteurs sortis tout droits d'un magazine promo des 3-suisses, qui accomplissent l'exploit inégalable de chanter faux même en play-back.


              Alors, même si beaucoup d'entre vous ne peuvent pas le Saxer, reconnaissons quand même que lorsque la Moldavie crie au scandal, a l'asSaxin, parcequ'elle n'a fini que 22ème du concours, ce n'est pas un Saxrilège, mais bien un appel justifié. De nombreuses vidéos de soutient ont dès lors envahi le Web, beaucoup d'entre elles reprenant sur des durées très longues la performance du Epic Sax Guy, afin que le jury puisse de nouveau se bercer dans cette océan de génie musical.


D'autres encore ont choisi de le mettre en scène dans des remix, parfois très réussi, en des hommages souvent poignants par leur beauté et leur variété.



Epique!

07/02/2012

Ne vous pressez pas, savourez Rush


2112...Voilà un album indispensable, un de ceux que tous les fans de rock complexe, recherché, progressif, se doivent de posséder.
Au début des années 70 cohabitaient dans le paysage musical toute une tripotée de groupes proposant une réelle alternative au rock pur et dur et au hard rock naissant. Leur musique se voulait expérimentale, laissant une large place aux instrumentalisations en tout genre et aux délires conceptuels les plus démesurés. Ainsi était né le rock progressif, sous l'égide de ceux que l'on considère aujourd'hui comme des groupes mythiques : King Crimson, Pink Floyd,Yes,ou encore Magma, tous dissemblables mais partageant une créativité et une imagination sans bornes.
Parallèlement, d'autres groupes de rock plus conventionnel voire même d'allégeance hardrockienne osaient intégrer à leur musique à guitares saturées des parties progressives au travers de textes philosophico-absurdes et de passages atmosphériques : parmi eux et aux alentours de 1975, on peut citer Rainbow (sur "Rising"), Queen (sur "A Night At The Opera"), et bien sûr Rush avec son formidable "2112".

Après trois albums de hard influencés par Led Zeppelin, le trio magique canadien Geddy Lee (basse, chant) - Alex Lifeson (guitares) - Neil Peart (batterie) invente ce que l'on appellera le désormais le hard progressif, savant mélange de hard racé et de progressif inspiré.
Tout est dit dans le premier morceau ("2112"), une fresque conceptuelle faramineuse, longue de 20 minutes, basée sur une nouvelle de la philosophe russe Ayn Rand. Il s'agit d'une histoire futuriste contant la découverte par un homme d'une guitare en l'an 2112, instrument disparu depuis longtemps dans un monde sous l'autorité des terribles prêtres des temples de Syrinx, bien réfractaires à toute forme d'expression, et contrôlant grâce à leurs gigantesques ordinateurs le moindre mouvement, le moindre écart de comportement de la part de leurs concitoyens. On passe ainsi de la joie naïve et béate d'un personnage ne se rendant pas compte de sa situation, au désespoir de ce même homme transformé par sa découverte, et ayant entrevu quelle pouvait être la vie des hommes avant la prise de pouvoir par les prêtres.
Les différents passages de l'histoire sont illustrés à merveille par une musique technique, enjouée, et surtout par les différents tons employés par Geddy Lee, jouant tour à tour le rôle du personnage principal (de la joie à la mort) et des prêtres. Ce morceau génial se décompose en 7 sous-parties; de l'ouverture, cavalcade triomphante et spaciale ("Overture"), au final ("Grand Finale") aux superbes parties de batterie, en passant par la découverte de l'instrument ("Discovery") et le passage lumineux de la chute d'eau, remarquablement illustré par Alex Lifeson, ou encore le passage de la présentation décrivant à merveille l'opposition prêtres/personnage principal en alternant passages puissants, accrocheurs et mélodies simples, légères ("Presentation"). Un morceau fantastique, qui laisse entrevoir tout le talent instrumental du trio (quel niveau !), et qui rappelle parfois le "Tommy" des Who, ou certains morceaux de Supertramp auxquels on aurait ajouté des guitares à la Maiden époque "Killers", bref une chanson géniale définissant véritablement le son et la musique si particulière de ce combo extraordinaire.

Alors bien sûr, après un tel morceau, il est difficile de se contenter des cinq chansons restantes, dont aucune n'atteint les quatre minutes. Pourtant chez Rush, et comme il est de mise avec les tous meilleurs groupes, la qualité est bien présente dans tous les morceaux, et cet album ne fait pas exception à la règle avec encore le très beau "A Passage To Bangkok" sa mélodie envoûtante, et la joie de vivre que respire le morceau, "The Twilight Zone" dont le début rappelle le Thin Lizzy de l'époque "Bad Reputation" (sorti en 1977), "Lessons" et son refrain à la AC/DC, le déprimant "Tears", et pour finir, le vivifiant "Something For Nothing". Un must absolu!

06/02/2012

M.I.A. et Gavras remettent ça

Deux ans après un premier clip polémique déjà réalisé par Romain Gavras (qui avait aussi tourné le dérangeant Stress pour Justice), M.I.A. récidive pour un clip plus correct. Au programme  pétrole, course de voitures dans le désert, armes à feu sont servis sur fond de R'n'B oriental typique de la bad girl d'origine sri lankaise, toujours aussi loin du conformisme américain : 




Et pour la polémique (attention aux âmes sensibles), on remet aussi le premier clip réalisé par Gavras pour la chanteuse : 





05/02/2012

Son of Dave, patriarche du sample

     Son of Dave n'est plus à présenter : imperméable sur les épaules, chapeau vissé sur la tête, cet homme respire les années 30. Mais les apparences sont trompeuses, la musique du Canadien est à des lieues d'un quelconque style vieillot d'avant-guerre. Armé de quelques percussions, d'un harmonica et d'un échantillonneur, Benjamin Darvill, alias Son of Dave, sévit seul sur scène depuis maintenant douze ans, avec pour unique objectif celui de nous démontrer avec succès qu'il est possible de faire des chansons relativement complexes avec peu de moyens mais beaucoup de talent. A l'écoute de ses compositions et à la vue de ses concerts, nul doute, ce multi-instrumentiste, qui a pris ses premiers galons au sein du folk / rock band Crash Test Dummies, n'en est pas dénué.

"Old Times Were Good Times", tiré de son album 03

     Ainsi, depuis 2000, Son of Dave nous délivre à intervalle régulier des petites pépites d'albums, sobrement intitulés 01, 02, 03 et... Shake a Bone ! Comme dans sa musique, mélange de beat-box et de blues, l'artiste cherche à surprendre son public, à l'amuser. Cette quête de la surprise, de l'imprévisibilité prend tout son sens en live, où l'idée de voir une personne assise jouer pendant 1h30 sans ennuyer les spectateurs cesse d'être une utopie. 

     Pour vous montrer l'étendue du talent de SoD, laissez-vous amadouer par cette reprise ambitieuse et de bon goût.

"Harder, Better, Faster, Stronger"

03/02/2012

Bingo pour Django Django



Leur musique sent le soleil, et pourtant ils sont écossais et ont enregistré cet album en restant cloîtrés chez eux pendant 2 ans. Révélation des Transmusicales de Rennes en 2009, le groupe n'avait pas donné de nouvelles depuis ce moment. Mais quand on voit le résultat de l'album, on peut se dire qu'ils ont eu raison de s'isoler de toute pression médiatique, même si ce choix pourrait jouer négativement sur les ventes d'un album qui occupe peu l'espace médiatique entre Lana Del Rey et Leonard Cohen.

Pourtant l'album est de très bonne facture : barré, original, ensoleillé et surtout accrocheur. Epuré comme le dernier opus de Metronomy, il est cependant plus complexe et, malgré deux ou trois clins d'oeil à l’allemand  Kraftwerk,  le groupe crée un univers inédit, sorte d'électro aborigène, brouhaha mélodique de sons et de texture. L'album, porté par les délicieux Wor et Default, aurait aussi bien pu être écrit par des hippies sous acide à Copa Cabana que par des indiens en pleine séance de chamanisme, et sonne autant comme une révélation mystique dans la Vallée de la Mort  au milieu des coyotes que comme la folie qui guette tout pèlerin qui traverse le Sahara. Notons aussi le petit côté arabisant sur la fin de Life's Beach, et de façon plus explicite sur Skies Over Cairo.


Comme vous avez surement pu le remarquer, la musique de Django Django est plutôt difficile à décrire...il ne vous reste donc plus qu'à l'écouter, et j'espère, l'apprécier !

02/02/2012

Born To Die : le verdict



Les premiers titres de Lana Del Rey postés sur la Toile nous avaient promis monts et merveilles pour l'album mais ses performances live nous avaient fait craindre le pire ; Born To Die est-il pour autant un disque au nom prémonitoire ?

Premier contact avec la bestiole : 1 heure de musique. L'effort est plus que louable à l'heure où beaucoup d'artistes ne dépassent pas les 40 minutes à cause de leur incapacité chronique à sortir ne serait-ce que 5 morceaux de qualité sur une même galette. La grande question sera donc de savoir si la controversée Lana tient la distance. En tous cas, la chanteuse met le paquet sur le début de l'album : un véritable carré d'as, composé de ses morceaux les plus entendus (Born To Die, Blue Jeans et Video Games) et du nerveux Off To The Races qui lorgne vers un hip hop bourgeoisement gansta, sorte de mélange - étonnamment réussi ! - entre toutes les superproductions actuelles. Dans ce carré magique, Blue Jeans détonne pour ce qui reste le sommet de l'album, avec un refrain qui rappelle les rythmes lancinants du Wicked Game de Chris Isaak. 



C'est ensuite que le bât commence à blesser : Video Games reste un très bon titre, même s'il ne produit plus l'effet des débuts de la New-Yorkaise. Le reste de l'album est plus orienté hip hop...mais ne possède pas la qualité de Off To The Races : si on retient Diet Mountain Dew, l’envoûtant Dark Paradise et Summertime Sadness (qui sonne comme du Rihanna écoutable), le reste de l'album se noie dans une espèce de soupe r'n'b où tous les morceaux partagent la même recette : des couplets proches du rap, des refrains faussement lyriques, le tout servi sur le même rythme à base caisse claire tous les deux temps. Mais surtout, le disque se termine sur une note très fausse, puisque le dernier titre, Lucky Ones, atteint le summum de l'ennui. Les véritables chanceux sont ceux qui couperont le son avant cet ultime morceau...

Finalement, Born To Die n'est ni la bombe annoncé, ni le déchet pressenti par les critiques. Lana Del Rey n'a pas su se sortir du virus mainstream des années 2000 : des grandes chansons mais pas de grand album. C'est bien dommage, car en rognant les chansons fades et en misant sur une plus grande diversité rythmique, Lana Del Rey et sa voix envoûtante auraient pu signer le premier grand disque de l'année et de sa carrière, déjà menacée par les critiques. Un bon album donc, mais bien trop inégal : pour cette fois, on se contentera des singles.