24/05/2012

Normands en vacances en Italie



Après une relative période d'inactivité, nous revoilà pour toujours trouver les musiques rares, que l'on entend plus, ou plus assez. Le morceau d'aujourd'hui n'est pas très vieux, et s'il parle de cyclisme, je n'ai pas pu me permettre d'attendre le début du Tour de France pour vous la poster ; il s'agit de Rimini, chanson hommage des Wampas après le décès par overdose du coureur  cycliste Marco Pantani. Pour une fois, les Wampas abandonnent leur punk criard pour faire dans la simplicité et l'efficacité ; pari réussi.



11/05/2012

Quand le LOL s'empare de la musique...

Internet est souvent vu comme l'ennemi de la musique (vous savez, cette histoire de téléchargement illégal...) mais avec la culture geek, on peut s'attendre à tout. Aujourd'hui, c'est un grand classique d'Internet qui se met à la musique : le LOL-CAT. Parce que sur la Toile, le chaton est aussi culte que mignon, tout est permis. La preuve en images, avec une histoire alternative du rock : 




Et pour retrouver le blog de l'auteur de ces merveilles (parmi tant d'autres) : http://thekittencovers.tumblr.com/

07/05/2012

Les dessous (pas) chics de la musique

Vous avez toujours rêvé de composer un tube en quelques secondes ? Alors les "didacticiels" de PV Nova sont faits pour vous ! Même s'il vous faudra quelques bases musicales pour créer les hits à la sauce PV Nova, ses vidéos valent le détour. Filmées d'une façon classique pour le web, avec un style "Norman fait des vidéos" (à comprendre une webcam et une chambre), les expériences musicales du multi-instrumentaliste sont marquantes par les vérités qu'elles soulèvent. En effet, PV Nova vous apprendra à créer, entre autres, le tube zouk de l'été en deux minutes. Et en deux minutes, le résultat est étonnant : une chanson à succès qu'on a entendu mille fois mais qui s'appuie seulement sur les clichés du genre. C'est drôle, bien monté et surtout, cela révèle une terrible vérité : les morceaux qui passent à la radio ne sont que de la soupe industrielle. La preuve en image avec deux exemples les plus frappants : la variété et le zouk.



Et pour ceux qui souhaitent suivre avec plus d'intérêt l'univers musicalement fou de PV Nova :



05/05/2012

Brooklyn en deuil



Je pense que peu de personnes sont passés à côté de la terrible nouvelle, mais bon : Adam Yauch, alias MCA. Décédé d'un cancer à 47 ans, on ne sait pas que va devenir le groupe dont "MCA" était un des membres fondateurs. Quoi qu'il en soit, soulignons une fois de plus la virulence de ces 3 New-Yorkais, qui ont su créer un genre à eux tout seul : du rap aux propos parodiques et totalement délirant, sur fond de grosses guitares - signe de leur appartenance à un groupe punk avant l'aventure Beastie Boys - ou de samples funky (notamment sur Paul's Boutique). Rien de plus à ajouter, mais toujours autant à écouter :









03/05/2012

Le retour du roi



Alléluia, alléluia, Jack White est revenu. Après ses pauses Raconteurs et Dead Weather, le chanteur/guitariste/compositeur/producteur s'est décidé à se libérer du joug des groupes pour nous livrer un album solo, plus personnel. Car pour Jack White, il n'est plus question ici de faire ses preuves, mais bien de livrer sa version, son idéal de ce qu'est la musique, et plus particulièrement le blues. Et finalement, Jack White seul nous offre une synthèse mature de son travail effectué avec ses différents groupes et la mise en avant de deux instruments : la guitare saturée et un piano "old school".

Si Mister White n'a rassemblé toutes les pièces du premier morceau, force est de constater que cela n'empêche pas de réussir à la perfection son décollage. La guitare est toujours autant aiguisée, les limites vocales du seigneur sont atteintes pour notre plus grand plaisir et le clavier apporte une sorte de déséquilibre au morceau. Deuxième titre et deuxième explosion : premier single de l'album, Sixteen Saltiness est accompagné d'un clip à son image : étrange, violent, et malsain.



Le début du disque est donc marqué par une violence certaine, celle que les amateurs des White Stripes ne connaissent que trop bien, et il faut attendre Love Interruption pour calmer l'urgence croissante des premiers titres. Ce premier enchaînement de titres souligne justement le point fort de Blunderbuss : le disque ne souffre d'aucun morceau inutile et est parfaitement équilibré entre une grande intensité électrique (Freedom At 21, Weep Themselves To Sleep) et une douceur certaine, souvent associé par White avec des chansons ancrées dans la tradition Folk/Blues nord-américaine (Hip (Eponymous) Poor Boy, On And On And On). Finalement, Jack White signe une nouvelle oeuvre. Une de plus.


01/05/2012

Fête du travail



Aujourd'hui a beau être un jour férié, un nouveau post est pour le moins obligatoire après une semaine plutôt calme... Rendons alors hommage au thème du jour: le travail. 

Jeunes rémois élevés à la pop la plus basique, aux choeurs des 60's et au psychédélisme le plus aliénant, The Bewitched Hands nous offre, depuis quelques années un rock subtil mais prenant, à l'image du titre du jour, Work, figure de proue de leur très bon premier opus Birds & Drums. Malheureusement trop méconnus, en espérant qu'un futur disque changera la situation, le groupe est à l'image d'un Reims renouveau sur le plan musical, mené par ce sextuor, Yuksek ou autre The Shoes. Le tout faisant même déclarer au terrible Philippe Manœuvre que Reims était devenu "la capitale française du rock". 


20/04/2012

Le plus beau jour de l'année ?



Demain, samedi 21 avril, n'est pas un simple jour de veille électorale : c'est aussi la deuxième édition du Disquaire Day, reconduit après le succès populaire de l'année dernière. Le concept est simple : proposer des vinyles inédits, en quantité limitée et uniquement chez les disquaires indépendants, afin que le public s'intéresse à ces boutiques malheureusement en voie de disparition. Le concept nous vient des States où le concept "Record Store Day" existe depuis 2008. En 2010, cette journée avait généré près de 2,5 millions de chiffre d'affaires pour les disquaires du pays de l'Oncle Sam, et sonnait comme une véritable bouffée d'air frais pour un secteur en difficulté, malgré une augmentation des ventes de vinyles continue depuis 2009.

Revenons-en au système français : outre les vinyles inédits, on retrouvera aussi, dans certains magasins, des animations (comprendre : des concerts). Mais le nerf de la guerre reste quand même les précieuses galettes : on trouvera entre autres des rééditions (en tirage limité) comme Starman de Bowie, l'album éponyme de Fleetwood Mac, Blitzkrieg Bob des Ramones ou de T-Rex et des inédits, comme le prochain Miles Kane, un Animal Collective ou le très en vue Django Django. La liste - loin d'être exhaustive ! - est complète ici : http://disquaireday.fr/

Si on souhaite évidemment à cette très belle initiative un succès comparable à l'édition précédente, espérons toutefois que les collectionneurs ne primeront pas sur les véritable fans : l'année dernière, quelque-unes des pépites mises en vente s'étaient retrouvés sur Ebay à un prix exorbitant quelque heures seulement après leur vente en magasin...



19/04/2012

Du talent au mètre

     On ne peut pas dire qu'ils courent les rues aujourd'hui, les groupes qui arrivent à se tailler une renommée internationale en se contentant de miser sur leur talent instrumental plutôt que vocal. Personnellement, je suis le premier à dire, avec toute ma bonne foi me caractérisant, qu'un morceau sans chant devient vite emmerdant ! D'ailleurs, les termes "chant" et "chanson" n'ont-ils pas la même origine ? Mais j'arrête là avec les divagations étymologiques !

     Vous aurez deviné que je cherche à vous introduire un groupe qui excelle dans la création de chansons instrumentales. Il s'agit de The Meters, créé en 1965 en Louisiane. Formée de quatre puis cinq justiciers du groove, c'est une organisation visant à faire le bien au travers de ses chansons d'une puissance Funk sans précédent !




     Comme on peut l'espérer d'un groupe Funk originaire de Louisiane, chaque musicien de l'orchestre est un génie au sommet de son art. Leon Nocentelli, en tant que fidèle invétéré du groove, fait preuve d'une sensibilité rare sur son manche de guitare, privilégiant les effets wah-wah et les cocottes discrètes aux soli assommants. Art Neville, pilier du groupe, est tout simplement brillant au piano. Que dire de la section rythmique, totalement astronomique ? Le bassiste George Porter Jr et le batteur Joseph "Zigaboo" Modeliste emmènent le groove, le swing, enfin ce petit truc qui vous fait vous déhancher inévitablement, vers des sommets inégalés ! Sommets inégalés, sommets inégalés... C'est peut-être un peu fort... Disons qu'ils seront dépassés en 1973 avec l'arrivée des saintes percussions du grand Cyril Neville. Musique.


Chicken Strut

     Mais si The Meters excellent dans l'instrumental, qui est en soi l'essence de la musique, il faut aussi saluer leurs performances dans la composition de chansons plus ordinaires. The Meters, c'est bien entendu de très bons musiciens, mais aussi de très belles voix. En fin de compte, The Meters est un groupe de surdoués, au service de la démocratisation du groove, qui aurait mérité un peu plus de notoriété. Longue vie à eux !


People Say

13/04/2012

Pour une fois...



En ce moment, on parle beaucoup de morceaux, le "Ghost" de Skip The Use et le "My Name Is Stain" de Shaka Ponk. Si je ne suis pas fan des groupes en général (ce qui ne veut pas dire qu'ils m'insupportent non plus), il faut bien avouer que les deux morceaux sont bien accrocheurs entre les choeurs d'enfants  du premier et les gimmicks vocaux répétés par les différentes voix tout au long du deuxième morceau. 

Alors évidemment, comme Internet est the place to be pour s'enflammer rapidement, on voit fleurir les commentaires du genre "quand on pense que les deux sont français, on peut dire qu'on sait faire de la musique dans nos belles contrées" (je vous dispense des fautes d'orthographe qui auraient dû se glisser ici et là...). Alors tout d'abord, avant de crier haut et fort "que c'est nous qu'on fait les meilleurs morceaux", rappelons plusieurs choses : 

1_ Matt Pokora, Colonel Reyel ou Indochine (pour faire dans le rock) sont français, Johnny est considéré comme un rockeur alors que cela fait 20 ans qu'il chante de la variété sans âme et je pense qu'en général notre pays fait plus de mal à la musique qu'il apporte sa pierre à l'édifice, sauf peut être au niveau de l'électro (Daft Punk, Phoenix, M83...), même si on a vu le mal que pouvait nous faire M. Guetta avec deux doigts sur un clavier.

2_ La dernière fois que la presse (Rock&Folk en tête - pour une fois que les Inrocks n'y sont pour rien, profitons-en) s'était enflammée sur une scène rock émergente en France, c'était pour les "bébés rockeurs" parisiens avec des groupes comme BB Brunes, Naast, les Shades, Second Sex ou les Plasticines. Aujourd'hui, alors qu'on peut juger sur la durer, on se rend compte que les Naast et Second Sex ont disparu, que les Shades et les Plasticines ont sorti un deuxième album dans la plus grande discrétion et que la carrière des BB Brunes s’essouffle maintenant que leurs fans atteignent la majorité.

Bien entendu ce post n'est pas là pour critiquer ce qui se fait en France (quoique...) et puis je peux le dire sans honte, j'apprécie le travail effectué par les Shades ou les Plasticines. Mais attention : avec Skip The Use et Shaka Ponk nous avons à faire à deux groupes du Nord de la France, que personne vienne dire, sous prétexte que deux bons morceaux émergent en même temps, qu'il y a un renouveau de la scène rock française venant de Lille. De plus, et contrairement à leurs confrères parisiens, ces deux groupes ont déjà de la bouteille et leur émergence est, somme toute, due à leur persévérance et non pas à une chance ou un piston bienheureux. Sur ce, je vous laisse apprécier ces deux titres : *




10/04/2012

Les chiots de Perpignan



Ces temps-ci, une fois n'st pas coutume, on retrouve pas mal de rockers français sur le blog et ce post là ne dérogera pas à cette règle temporaire. Les élus du jour sont les Hushpuppies, quintette tout droit venu de Perpignan pour délivrer un rock garage pêchu. Auteurs de trois albums, je ne parlerai pas du dernier (The Bipolar Drift) sorti l'année dernière que je trouve décevant au vu des ambitions développées sur les deux premiers.

Je n'ai pas grand chose à dire sur leur musique, vivante, énergique, emmenée par des singles efficaces, un chanteur qui a envie de crier et un clavier discret ajoutant la subtilité qu'il faut à un genre qui n'est pas forcément coutumier de cette subtilité...

Si le groupe s'est fait remarquer par des chiffres de vente honorables et une place à la radio non négligeable à l'époque de leur premier disque, le parcours du groupe est symptomatique des maux du rock hexagonal et de la frilosité des maisons de disque : pour survivre, malgré leur popularité, les 5 garçons ont vendu deux de leurs titres à des publicités (dont le terrible You're Gonna Say Yeah pour Mennen) et ont dû créer leur propre label pour pouvoir sortir leur dernier album, malgré le succès de leurs précédents opus.


Justement, sur ces deux premiers disques plutôt inégaux, il faut se focaliser sur les singles, puissants : Single, Bad Taste And Gold On The Doors ou encore Moloko Sound Club. Autant de petites perles que je vous laisse écouter sur le champ, après avoir souligné (quand même) le clip très réussi présent ci-dessous : 



06/04/2012

A propos du roi d'Angleterre


Même s'il a la coupe de cheveux la plus agaçante du moment (et sûrement d'une bonne partie d'un futur proche aussi), King Charles est un musicien qui monte de plus en plus et, si sa musique possède un style bien particulier, n'apporte pas grand chose de nouveau. Mais les mélodies sont plus que plaisantes et le roi manie à la perfection les mots sur des clips tous très soignés, d'où la reconnaissance portée pour cet ami de Charlie Winston. Et même si je lui reproche un côté mainstream que je trouve un peu forcé et l'inégalité de ses morceaux, il y a une certitude : cette musique est quasi-parfaite : 



02/04/2012

Explorons le cosmos avec les Espagnols


Allez on commence la semaine avec un clip datant de 2010, passé relativement inaperçu malgré la qualité sonore et visuelle de la chose. El Guincho est un des rares artistes espagnols, dans le monde du rock/indie, qui arrive à faire parler de lui hors de la péninsule ibérique. La dernière fois qu'un morceau en provenance d'Espagne avait fait un tel chemin, c'était le single des Sunday Drivers, On My Mind.

Ce côté méditerranéen est justement le point fort de l'artiste. Mélangeant avec passion des rythmes ensoleillés venant d'Afrique ou de sa contrée natale avec des influences de rock indé anglais et le côté dance des hits du début des eighties, le musicien fait mouche en associant ce subtil - mais étrange - cocktail à un clip aguicheur et totalement fou, à l'image de sa musique illuminée, débridée et un tantinet mystique. 






28/03/2012

Ces chiens là ne dormaient pas dehors



A l'heure où les années 80's ne sont plus qu'un vague souvenir kitsch, éloignons nous de ce qui fut le mainstream de l'époque, abandonnons tous ces riffs joués au synthé pour se concentrer sur un groupe marquant sur la scène rock française (une fois n'est pas coutume). Si le succès n'a jamais vraiment été au rendez-vous, les Dogs sont restés comme une référence pour le rock français, et notamment grâce à un album quasi-parfait, sorti en 1982, le bien-nommé Too Much Class For The Neighbourhood


Abandonnant avec les tendances des années 80 pour nous offrir un rock garage très sixties, les Dogs n'est pas un groupe de garage comme les autres, en partie parce qu'ils sont français. Originaires de Rouen, dont une place à pris le nom du leader - Dominique Laboubée -, les morceaux des Dogs sont chantés en anglais. La voix de Laboubée, énervée mais contrôlée, reste reconnaissable entre mille grâce à son accent so french.


La place Dominique Laboubée

Emmené par des titres comme Shakin' With Linda ou Too Much Class For The Neighbourhood, l'album brille aussi par sa diversité, le groupe évitant de tomber dans les clichés du rock garage pour allier rock et classe. Aidé par des attitudes très "poseurs" des membres du groupe (comme on peut le constater sur la pochette du disque), le groupe s'était vu reprocher une certaine arrogance. Pourtant, les Dogs avaient raison : ils avaient trop de classe pour leur voisinage, trop de talent pour des Français déjà enivrés par le disco et lassés par le punk. Et, malgré l'hommage de la ville de Rouen rendu à Dominique Laboubée après sa mort en 2002 lors d'une tournée américaine, celui-ci restera sans doute, comme il le chantait, The Most Forgotten French Boy. Mais cela est bien dommage.


26/03/2012

Retropolis





Bon petit post inhabituel : on m'a demandé de parler un peu d'un petit festival à venir sur Paris, organisé par une association étudiante de musique. Ce festival d'un jour, se tiendra le vendredi 13 avril à La Java et, en plus d'avoir une affiche pour le moins stylée, la soirée s'annonce pour le moins alléchante avec une programmation électro deluxe.

Evidemment, je ne suis pas un très grand fan d'électro, mais il faut avouer que les invités apportent une certaine prestance pour la treizième édition de ce festival. En premier lieu, on retrouve Futurecop!, un duo électro qui définit leur musique comme "un voyage dans les rêves, la nostalgie, les 80's, la science-fiction, l'imagination infantile et les licornes". Rien que ça. Le deuxième groupe est bien différent, puisqu'il s'agit des Polonais de Catz'ndogz, créateur du label Pets Recordings et d'une musique techno minimale. Le troisième invité, Jupiter, offre quelque chose de plus spatial avec un groove efficace et un univers délirant, comme le prouve le clip du single Saké. Last but not least, Paris accueillera un DJ de Lisbonne, Louie Cut, qui devrait offrir au public un DJ Set enflammé !





22/03/2012

A mort la radio




Régulièrement, lorsque j'allume la radio, je suis obligé de l'éteindre aussi tôt à cause de la pauvreté de ce que les stations passent. Aujourd'hui je suis tombé sur cette chanson de Nicki Minaj, déjà réputée pour n'être qu'un pur produit marketing, et je me suis dit - une fois de plus - que la musique actuelle était tombée bien bas mais, une fois n'est pas coutume, je me suis posé quelques questions.



Comment les producteurs et les décideurs des grandes maisons de disques ont pu choisir, lorsque Nicki Minaj, l'accusée du jour, leur a envoyé une démo de ses (faibles) capacités créatives, de produire cette jeune femme plutôt qu'une autre ? Je veux dire pourquoi l'avoir sélectionnée elle alors que, dans tous les cas, la maison de disques aurait fait chanter les mêmes titres à n'importe quelle fille au physique avantageux (clips obligent) qui ont un minimum de voix ? 

Même si cette chanson, Starships, est quand même marquante par son racolage musical et ses paroles d'une insignifiance extrême, je tiens à préciser que je n'ai rien en particulier contre cette artiste, mais plutôt contre le système entier. En effet, je pense qu'aujourd'hui on ne peut plus choisir ce qu'on écoute. Imaginons que la dance music n'existait pas ; chacun trouverait donc, hors contexte, ce titre inécoutable et inutile. Personne n'oserait dire "c'est l'avenir" et tout le monde s'accorderait sur le fait qu'une telle musique ne crée rien, si ce n'est une image, et ne serait donc que du vent, bien loin de l'art. Car oui, on l'a oublié, mais la musique est un art.

Au final, je pense que si ce genre de musique ne passait pas en boucle sur les grandes stations de radio et les chaînes musicales, personne n'irait chercher une telle artiste. Le succès de filles comme Nicki Minaj, ou Jessie J (parmi tant d'autres) ne tient finalement qu'au matraquage effectué par les directeurs de programmation. Enfin, comme dernier appui de ma pensée, je poserai une dernière question : alors qu'aujourd'hui, on se souvient des mélodies des Beatles, des riffs des Stones et de l'harmonica de Dylan, 50 ans après, qui se souviendra de ce titre, ne serait-ce que dans six mois ?

20/03/2012

Les titres de la semaine

Pas d'originalité aujourd'hui dans cet article, par respect d'une actualité musicale plutôt molle ces temps-ci, et on va juste se contenter de balancer deux morceaux de qualité pour vous égayer encore un peu plus pendant ces beaux jours qui annoncent le printemps.

Le premier titre annonce lui autre chose, à savoir le retour de Miles Kane, qui a balancé le premier titre d'un EP qui sortira fin avril à l'occasion du fameux Disquaire Day. Quittant un peu le registre pop de son premier (et dernier) album, l'Anglais nous livre un titre plus nerveux, se rapprochant de ce qu'il avait fait avec Last Shadow Puppets. 



Le deuxième morceau est loin d'être une nouvelle chanson, car les fans de The Horrors auront noté qu'elle est présente sur le dernier album du groupe. Mais, petite nouveauté, la chanson est désormais parée d'un clip bien psyché, qui met particulièrement bien en valeur la qualité de la chanson, dont le clavier de l'intro aurait très bien pu être emprunté à Joy Division : 



16/03/2012

2011 : Raphael Saadiq continue de rouler sa bosse


     Raphael Saadiq… En 2008, tout le monde a eu le temps de s’habituer à un nom pour le moins étrange pour nos oreilles de petits français. En 2008, tout le monde a entendu ne serait-ce que quelques notes de l’une de ses chansons. En résumé, en 2008, lors de la sortie de son troisième album The Way I See It, Raphael Saadiq, né Charlie Ray Wiggins, a fait parler de lui. Reconnu par la critique musicale, il s’est imposé en tant que fervent représentant d’un mouvement néo-soul résolument vintage. Trois ans après, en cette belle année 2011, l’Américain a jugé bon de revenir sur le devant de la scène pour nous donner une nouvelle leçon de déhanché et de groove, au rythme de l’excellent Stone Rollin’.

     Dix chansons, dix friandises, diverses et variées. Le seul ingrédient conservé tout au long de cet album par le chef Saadiq est cet enivrant parfum de Motown des 60’s, ces senteurs délicates de Black Music affinées pendant près d’un demi-siècle. Stone Rollin’ commence très fort avec le remuant « Heart Attack », aux arrangements dignes de ceux du Sly & The Family Stone de la grande époque. Sans transition, l’album prend ensuite des teintes plus Rock n’ Roll : impossible de résister à un petit twist à la mémoire de papi-mamie au son de « Radio », histoire de se divertir avant les premières notes de « Stone Rollin’ ». Cette chanson, qui a baptisé l’album, et dont l’intro d’harmonica nous ramène subitement dans les champs de coton d’Alabama, est un hommage au bon vieux Rhythm n’ Blues (le R&B originel, le vrai de vrai). Mention spéciale également pour « Day Dreams », savoureux mélange de gospel et de rockabilly, aux accords de piano finement plaqués, qui ne sont pas sans nous évoquer le regretté Ray Charles… Enfin, Saadiq nous propose une dernière petite démonstration de son éclectisme sur « Just Don’t », ovni Soul évoluant mesure après mesure vers une sorte de psychédélisme au son du solo de synthé cosmique, interprété par Larry Dunn, légende du Funk au sein d’Earth, Wind & Fire.

Stone Rollin'

    Il convient de remercier notre ami Raphael Saadiq de nous offrir un si bel album, dans la droite lignée des chefs d’œuvre de Black Music du siècle dernier. Mais plus encore, il convient de le sanctifier  de nous prouver que la scène Soul n’est pas morte, loin de là. Il faut dire que l’Américain n’en est pas à son premier coup d’essai, du haut de ses 45 printemps. Les termes « bassiste de Prince » inscrits sur son CV ne mentent pas, Saadiq a une propension à comprendre le groove. Pas étonnant, dès lors, qu’il soit crédité de l’enregistrement de la majeure partie des instruments présents sur Stone Rollin’.

    Mais, au-delà de maîtriser son sujet en studio, ce garçon est une véritable bête de scène. Le savoir-faire de Saadiq et sa bande est troublant : pas une fausse note, le perfectionnisme musical est de mise, avec en prime un jeu de scène abouti et surprenant… Imaginez-vous le claviériste, beau bébé d’au moins 150 kg vous faire une démonstration de Cool Whip, danse des 60’s, au beau milieu du concert, ça détonne ! Cette scène est à l’image de Raphael Saadiq, un type doué qui a l’audace de jouer avec un héritage soul très lourd à porter, mais qui parvient à le secouer, le faire swinguer pour le sublimer.

Day Dreams

14/03/2012

Ne zappons pas Television





Si Verlaine reste un nom bien connu des amateurs de poésie, le Verlaine du rock'n'roll parle par contre peu au fan lambda de musique. Né Thomas Miller, le garçon est, en apparence, loin d'être un poète : grand et maigre, c'est un des piliers du CBCG, bar new-yorkais au centre de l'explosion punk des 70's. Endroit à l'hygiène plus que douteuse, infecté par les clodos, épicentre du trafic d'héroïne et véritables toilettes publiques, le CBGB va naturellement attirer des groupes de punk qui n'ont, au début des 70's, aucune salle pour imposer leur style anti-système. Si Suicide est un des premiers groupes à s'y installer, c'est avec l'arrivée de Television, le groupe de Verlaine, en 1974, que le CBGB se fait un nom.

En plus de ramener une touche de classe dans le monde des brutes punk, Verlaine ramène aussi les New Yorks Dolls et sa petite amie Patti Smith, avant que Mink DeVille, The Heartbreakers ou encore les Talking Heads se ramènent, attirés par la frénésie qui règne. Car si Television est un des centres du mouvement punk new-yorkais, il est aujourd'hui malheureusement caché par les carrières de groupes comme les New York Dolls, Talking Heads ou Blondie. Il faut dire que la carrière de Television est éphémère, et peu propice aux mythes : 5 ans d’existence, deux albums et une séparation couronnant l'échec de leur deuxième album. Et pis c'est tout.

Pourtant, ils ont influencé tout une génération de musiciens (The Strokes en tête) avec une section rythmique impressionnante, un "poète" derrière le micro ("You complain of my dic...tion") qui n'hésite pas, parfois, à chanter d'une voix faiblarde pour augmenter la puissance de sa musique et, surtout, un duo de guitaristes pour qui chaque morceau est une occasion propice au duel, les guitares se répondant, s'entremêlant, pour mieux s'entendre lorsqu'il s'agit de placer un riffs claquant, un arpège cristallin, une pique plaintive, un solo ravageur.



Mais surtout, Television c'est Marquee Moon, leur mythique premier album sorti en 1977. Des trouvailles mélodiques permanentes, guidées par la maestria si particulière du chant du corbeau Verlaine qui nous fait bouger sur les morceaux rapides (See No Evil, Friction) et rêver sur d'autres titres plus lents (Guiding Light). Television apporte la culture et le snobisme (Venus) qui manquait au punk pour signer ce disque de légende - malheureusement trop souvent oublié - qui suffit à les faire rentrer au panthéon du rock.



11/03/2012

National anthem

La rugbymen français n'ont pas réussi à bouter l'Anglois hors du royaume de France et de Navarre ? Consolons nous comme on peut, avec ces chansons à la gloire de nos amis britanniques...





09/03/2012

Chiddy Bang vous offre le petit-dej'



L'année dernière, Chiddy Bang nous avait enchanté avec un EP prometteur - The Preview - qui contenait notamment le fameux Opposite Of Adults, basé sur un sample de Kids (MGMT) découpé à la truelle et qui occupait avec bonheur nos oreilles en soirée. L'album était prometteur, influencé à la fois par la pop électronique anglo-saxonne (MGMT, Passion Pit, le Sufjan Stevens du dernier album, ces artistes ayant été samplé par le groupe) et avait réussi à faire produire certains de ces titres par Pharrell Williams. Le groupe avait hérité du titre de "Philadelphia next big thing" et c'est donc avec une attention particulière que j'attendais leur album, un vrai, sorti lundi dernier.



Le disque en question s'appelle Breakfast, la pochette est magnifique, véritable oeuvre d'art contemporaine dénonçant la société consumériste (une de plus) mais malheureusement, il porte trop bien son nom. Comme tout petit déjeuner, il y a de quoi se mettre sous la dent, mais pas assez pour tenir jusqu'au repas du midi. Je m'explique : on retrouve le talent du groupe uniquement sur les cinq premiers titres, le reste de l'album n'étant qu'un enchaînement de mélodies fades, reprenant tout ce qui se fait dans le mainstream en ce moment, la personnalité en moins.

Et pourtant, le duo avait déjà montré qu'il avait de l'originalité, en faisant le lien entre le hip hop US et la pop-rock britannique, grâce aux influences diverses des deux membres. Sur ce disque, le plat servi est bien trop classique, pas assez assaisonné et surtout peu nourrissant. C'est dommage, car les premiers titres sont accrocheurs (Breakfast, Mind Your Manners, Ray Charles) et nous rappelle les sommets atteints (Truth, Opposite Of Adults, All Things Go) sur les enregistrements passés de ces rappeurs de la cité fraternelle. On espère que le déjeuner sera plus consistant.



06/03/2012

Gardez la foi, Faith no more est là



          FAITH NO MORE ? Mais un véritable petit laboratoire musical, ma petite dame ! Une congrégation de fous monstrueusement compétents et piqués d'originalité, révolutionnaires et iconoclastes. FAITH NO MORE c'est un peu comme les pochettes surprises, mais en beaucoup plus excitant : on met le papier en lambeaux et on se jette sur le cadeau dont on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre. Et la formule marche une fois de plus après deux albums incontournables, références des années 90's ("The Real Thing" et "Angel Dust").
           "King For A Day, Fool For A Life Time", c'est un festival de sons volages, qui s'en vont forniquer dans tous les recoins de la ville, et en reviennent chargés d'expériences et de vécus qu'ils nous livrent généreusement, avec le désordre qui accompagne naturellement ceux qui aiment à se surprendre eux-mêmes, et les autres par la même occasion. Difficile en effet de faire plus varié que ce "King For A Day" ! Vous en connaissez beaucoup, vous des formations qui sont capables d'enchaîner des morceaux cartons et menaçants ("Get Out", "Cuckoo For Caca", "Ugly In The Morning"), des ballades (la touchante "Just A Man" et ses chœurs féminins, la quasi Country "Take This Bottle"), des perles imparables et irisées de rayons sombres et/ou lumineux ("Ricochet", "The Gentle Art Of Making Enemies", ses guitares lourdes comme un matin orageux, sa basse supportant des voix trafiquées, et son refrain somptueux et prenant) ?
           Et ces tueries au goût entêtant de "revenez-y" que sont "What A Day" ou le single "Digging The Grave", monstrueux tube en puissance ? Et ces morceaux uniques que seul FAIH NO MORE pouvait composer : l'apaisant et nocturne "Caralho Voador", "Star A.D." et sa coloration Joe Cocker sous acides, avec ses cuivres étonnants, ou encore "Evidence" et son parfum irrésistible de bar de nuit, calme et intimiste, avec pour seul repère la fumée d'une cigarette auréolant la silhouette de femmes gracieuses accompagnant Mike Patton dans sa prestation ?


                                         
           Non, moi je ne connais pas d'autres groupes pour se lancer, la jouissance vissée au cœur et au corps, dans une entreprise aussi risquée, et dont les vapeurs de danger se font d'autant plus périlleuses que le disque semble ne suivre aucune logique, les ambiances et morceaux s'enfilant sans que l'auditeur puisse se rattacher au plus infime lien logique. Une démarche sonnante, qui laisse exsangue, mais oh combien ravi ! Comblé même.
           Oh que oui, non seulement FAITH NO MORE nous réjouit par son inspiration déjantée et fertile en aventures insolites, mais encore nous offre-t-il l'opportunité rare de savourer à fond cette expérience, du fait de la qualité de son interprétation. Et oui, en plus d'être de talentueux compositeurs, ces mecs sont de fichus musiciens terriblement doués et exercés, ce qui écarte d'office tout risque d'une prétention se cassant les dents sur l'obstacle d'une présomption de compétence (et infirmée par les faits). Pas de ça ici !
           Ces mecs là, ce sont des tueurs, de redoutables instrumentistes, qui se sont donnés les moyens de leurs ambitions ! La basse de Billy Gould, omniprésente et bien métallique, s'associe au feeling inestimable de Mike Bordin, instaurant un groove énorme, tandis que les guitares de Trey Spruance construisent des architectures d'émotions fortes, globalement profondes et sombres, lourdes ou affinées. Roddy Bottum se charge, lui, d'assurer l'atmosphère et décoche toujours ses parties de synthés pertinentes et osées.
           Reste le cas Patton, Le chanteur, l'homme de la situation, celui dont la folie totalement palpable achève de hisser le groupe dans une strate où il règne en seul monarque. Maître des expérimentations les plus extrêmes, Patton est éblouissant, cabot parfois, terrifiant dans ses tentatives magistrales d'approfondissement de son champ extrême, bouleversant quand il s'agit de nous convier au partage d'un peu de naïveté ou de gaieté contagieuses. Inimitable, indéfinissable, sans limite, Patton éclabousse ce disque de sa classe folle et finit de nous convaincre que nous sommes là en présence d'un grand, d'un très grand monsieur.
           Avec ce "King For A Day", FAITH NO MORE bouclait une trilogie tout bonnement incontournable, et signait un disque sombre, beau, clinquant, agressif, d'une variété phénoménale, doté d'une production idoine et léchée, impeccable, travaillée dans tous les plus infimes recoins. Une réussite totale. Un groupe à part, pour un disque inoubliable.

01/03/2012

Kraftwerk plus fort qu'Internet



Alors que Kraftwerk devait créer l’évènement en jouant 8 soirs de suite au MoMA de New York, pour y jouer dans l'ordre leurs 8 albums studios (si on excepte les 3 premiers que les 4 Allemands tentent de virer discrètement de leur discographie...) , le véritable évènement a eu lieu sur la Toile. En effet, de nombreux internautes ont voulu acheter leurs billets en même temps pour le concerts et, magie de la technologie, ont bloqué le serveur du distributeur qui était semble-t-il trop léger. Résultat : les places se sont quand même vendus très vite (en moins d'une heure) mais par...téléphone. Comme quoi, en matière d'électronique, Kraftwerk aura toujours un temps d'avance.


25/02/2012

Les années 90 sont terminées



Ils se disputaient la première place dans les charts anglais dans les années 90. Non, en fait ils se disputaient tout court : je veux bien sûr parler de Damon Albarn, chanteur de Blur aux multiples projets, et Noel Gallagher, ex-Oasis (évidemment) qui poursuit aujourd'hui sa carrière en solo.

Alors évidemment, l'image est assez parlante mais semble invraisemblable quand on sait que ces deux grands frontmen ne se sont plus parlé directement depuis plus de 15 ans. Evidemment, on sait très bien que si Noel a bien un point commun avec son frère, c'est son goût immodéré pour les insultes en tout genre, avec un égo sur-dimensionné : "(A propos d'Oasis :) Je suis le cerveau du groupe. Liam est le crétin de la bande. Et les trois autres sont les trois autres". Même si l'entente entre les deux frères n'a jamais été bonne, il avaient su faire front commun contre leur ennemi musical de toujours : Blur, et surtout Damon Albarn. 

Ainsi, on se souvient surtout de cette phrase de Noel : "Qu'ils attrapent le SIDA et qu'ils crèvent". Evidemment, la phrase avait provoqué un tollé général, forçant Noel a s'excuser : "Bon, j'y suis peut être aller un peu fort. Mais qu'ils attrapent une bonne grippe, ça ne leur fera pas de mal". Le ton était donné... Mais aujourd'hui, la hache de guerre est enterrée, comme le prouve cette magnifique image, avec deux chanteurs qui ont quand même un look...très british.


The Battle Of Britpop

Enfin, pour fêter cette réconciliation inattendue, réécoutons les deux morceaux à l'origine de la discorde : Country House de Blur, dont la date de sortie avait été déplacé en même temps que celle de Roll With It d'Oasis, afin que le titre des lads mancuniens n'atteignent pas la première place des charts anglais...





24/02/2012

Le prince de la reprise


     Jamie Lidell. Ce patronyme ne vous dit peut-être pas grand chose. Encore peu connu du grand public, ce britannique de 28 ans n'est pourtant pas dénué de talent. Si ces premiers albums sont assez - disons - difficiles à appréhender, le virage très soul qu'il a emprunté ces dernières années est tout simplement un régal. 

     Trève de bavardages sur le parcours de M. Lidell. Si nous parlons de lui ici, c'est pour un savoir-faire très particulier qu'il possède. Le don de la reprise originale. Qui d'autre aurait été assez imprudent pour oser reprendre le grand Prince en personne ? Et pas n'importe quelle chanson, s'il vous plaît : Kiss, pur ovni groove qui continue à traumatiser des générations !! Dans la vidéo ci-dessous (généreusement offerte par Taratata), Jamie Lidell et ses musiciens en font un bel objet jazzy, à écouter au coin du feu, en swinguant, noeud papillon défait. Mention spéciale au bassiste qui agrémente de sympathiques soli le morceau. Cela nous ferait presque oublier la présence inutile de Yelle !



23/02/2012

Et la machine resta secrète



Il y a des groupes qui, malgré tous leurs efforts, toute leur bonne volonté, tout leur talent, sont condamnés à rester à tout jamais dans l'ombre, pour ensuite aller hanter les rives du Styx avec leurs regrets et plus plates lamentations. D'autres, au contraire, se contentent de cette situation et préfèrent se tourner complètement du côté de l'art. C'est le cas de Secret Machines, un groupe formé en 2000 à Dallas, Texas, Etats-Unis.

Après deux albums indie plutôt salué par la critique (Now Here Is Nowhere & Ten Silver Drops) mais boudé par le public, le groupe a bien compris que le succès n'était pas pour eux. Il faut dire aussi que, malgré de très bons morceaux, leurs albums sont trop irréguliers pour jouir d'une ferveur légitime. Très floydiens dans leur musique, les trois membres ont donc décidé de bannir toute intégrité commerciale puisque cela les menait nulle part. Ils ont donc fait appel au réalisateur français Charles de Meaux pour filmer un concert donné dans le concert texan devant...personne.


En effet, le concert était donné près de Marfa, une ville texane connue pour ses apparitions lumineuses mystérieuses, et donc souvent associée avec les apparitions extra-terrestre. Surement inspiré par le Live à Pompéi des Pink Floyd, le concert est sorti en 2008 sur un DVD très difficile  à se procurer : "Marfa Mystery Lights, a concert for the UFOs". Plus qu'un concert ou un rockumentaire, c'est un panorama sur la ville et le groupe, présenté sous une forme assez conceptuelle, comme une véritable oeuvre d'art. Pour preuve : le live commence lorsque le soleil se couche.

Après cette pause et quelques problèmes en interne, le groupe a ressorti un troisième album la même année, intitulé sobrement Secret Machines. Moins efficace que les autres, malgré la pépite Atomic Heels, le groupe n'a pas donné de nouvelles depuis. Enlevé par les aliens, peut-être.



Le flingue, la fleur et le serpent

     Slash a déjà eu le privilège d'être cité à maintes reprises sur ce modeste blog de critique musicale. Les Guns N' Roses et les Velvet Revolver ont tous deux eu déjà droit à leur article élogieux. Il ne manque plus qu'une pierre à l'édifice pour finir d'évoquer la carrière de ce génie guitaristique qu'est Saul Hudson, connu du grand public sous le nom de Slash.

      En effet, entre 1995 (période d'implosion pour les GN'R, avec les départs de Slash, de Duff McKagan (basse) et de Matt Sorum (batterie)) et 2002 (période de formation des Velvet Revolver avec entre autres les trois garçons cités auparavant), Slash a 7 petites années pour inscrire une nouvelle fois son nom dans l'histoire de la musique. Sans perdre de temps, dès 1995, armé de son haut-de-forme et de sa Gibson Les Paul, notre Californien préféré fonde le groupe Slash's Snakepit, au sein duquel on retrouve 2 ex-GN'R, à savoir l'éternel Matt Sorum à la batterie et Gilby Clark à la guitare, ainsi que Mike Inez (ancien Alice in Chains) et Eric Dover.


     La pochette de leur premier album ne ment pas, tout comme le nom du groupe d'ailleurs. Tout le processus de composition s'organise autour du leader Slash. L'album It's Five O'Clock Somewhere recèle de morceaux réalisées par Slash à l'époque où il oeuvrait encore au sein des Guns N' Roses. Sans les petits caprices d'Axl Rose, cet album aurait pu tout aussi bien succéder à The Spaghetti Incident? dans la discographie des Guns, tant il est efficace et plaisant à écouter, avec un Slash égal à lui-même, c'est-à-dire prolifique.

     Pour la petite anecdote, le nom de ce premier album viendrait d'une réflexion que fit un jour un barman à Slash. Une nuit, à 4h30, notre guitariste fut pris d'une envie d'alcool et se dirigea dans un bar. Le barman lui déclara qu'il lui était interdit de servir de l'acool avant 5h00, avant de reconnaître son interlocuteur. Il lui aurait alors dit que, de toute façon "it's five o'clock somewhere".

Beggars and Hangers-on, un des chefs d'oeuvre de l'album


     Notons que Slash's Snakepit ne s'est pas arrêté à un album. Les cinq garçons ont réitéré l'expérience en 2000 pour sortir un deuxième LP Ain't Life Grand, assez bon mais qui a beaucoup moins fait parler de lui.


      En somme, l'on peut voir dans cette phase Slash's Snakepit la période durant laquelle Slash s'est guéri de sa déception de voir son groupe originel Guns N' Roses "spliter", avant de prospecter vers de nouveaux styles de musique rock au sein des Velvet Revolver.