17/12/2011

Les albums de 2011 : Skying

Il y a des groupes qui ne changeront jamais de style, qui ne savent (ou ne peuvent) faire évoluer leur musique. Et puis il y a les autres, qui se construisent une personnalité au fil de leurs compositions. The Horrors fait partie de cette deuxième catégorie. Si leur premier album était marqué par le look gothique des cinq  adolescents, les Anglais ont depuis su évoluer, abandonner une image (tant physique que musicale) agaçante et surtout laisser tomber ce côté rebelle superficiel qui leur allait si peu, malgré les déclarations d’Alex Turner qui, lors de la sortie du deuxième opus des Arctic Monkeys, assurait qu’il aimerait « qu’un jour, les Arctic Monkeys deviennent aussi violents que The Horrors ». Heureusement pour nos tympans, aucun de ces deux groupes n’a osé rééditer ce qui avait été produit sur ce disque.




Un des premiers singles de The Horrors, 
preuve que le groupe a bien changé 




Après un deuxième LP plus calme mais déjà plus intéressant, on sentait que les cinq musiciens cherchaient encore. Aujourd’hui, ils ont trouvé comment faire la musique qui leur ressemble réellement, et cela s’entend très bien sur Skying, plus mature, à l’image de ce que le chanteur Faris Badwan a pu faire cette année avec son projet parallèle Cat’s Eyes. L’album est clairement orienté shoegazing, et Faris Badwan se contente de poser sa voix écorchée, parfois plaintive, sur ce tunnel de son créé par une basse lourde et une ligne de batterie ramenée au premier plan, reléguant ainsi guitares et claviers au second rang. Pourtant, ce sont bien ces derniers qui créent les subtilités mélodiques du disque, cachées derrière la section rythmique du groupe. Car Skying est étonnamment envoutant pour un album bruitiste même s’il ne renonce pas à quelques influences extérieures du genre, à l’image de Moving Further Away aux accents kraftwerkiens ou d'autres titres plus psychés. Soyons clairs : on aime ou on n’aime pas. Ou plutôt : on adore ou on déteste. Je vous laisse seuls maîtres d’un album sombre qui envoûtera ceux qui sauront s’y plonger (Dive In); les autres trouveront simplement que le groupe porte bien son nom… Je vous laisse en présence de Still Life, morceau crépusculaire au refrain grisant qui invite à l’insomnie :

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