10/02/2013

1979 : Quand le petit Michael rencontre Quincy

Depuis le 10 août 1979, il est de notoriété commune que s'afficher dans son plus beau smoking de soirées de promesses de dons pour les prochaines primaires démocrates, ce devant un mur en brique rouge dénudé directement emprunté aux banlieues londoniennes, est une des plus belles preuves de bon goût qui soit. Louanges à l'instigateur d'un tel art de vivre, j'ai nommé M. Michael Jackson. Jugez vous-même :


Alors, convaincus ? Permettez-moi en revanche de vous faire grâce de l'image des bas blancs scintillants du gaillard, qui voudrait nous faire croire qu'enfiler nos paires de chaussettes Décathlon blanches flambant neuves fera de nous les stars de la soirée de promesses de dons que nous évoquions tout à l'heure...

Trève de bavardages à propos des choix vestimentaires, parfois avant-gardistes, de l'ami Michael. S'il a choisi de s'afficher en smoking devant un mur de briques, c'est avant tout pour orner la pochette d'un album qui fait parler de lui depuis maintenant 33 ans : Off the Wall.

Off the Wall, 12 chansons, - subtil mélange de soul, de disco, de R&B et de pop music - est le tout premier album d'un Michael Jackson fraîchement majeur et émancipé de l'influence pesante de son entourage familial. Âgé de 21 petites années, avec 15 ans de carrière bien tassée derrière lui déjà, le chanteur devait bien se garder d'un premier faux pas dans la cour des grands. C'est à ce moment là que le choix porté sur Quincy Jones comme producteur de l'album et mentor de l'apprenti Michael se révèle simplement prodigieux.

Issu d'un milieu davantage jazz, en arrangeant certaines pépites de Frank Sinatra ou Duke Ellington, le producteur met toute sa précision au service des compositions et reprises apportées par Michael Jackson. La créativité de l'un et le professionnalisme de l'autre constituent les deux ingrédients essentiels pour faire d'Off the Wall une véritable sucrerie de soul ornée d'un nappage délicieusement rétro pour cette fin de décennie 1970, à l'image du clip de la chanson ouvrant l'album, Don't Stop 'til You Get Enough.


Au-delà d'un style général en dehors des sentiers maintes fois battus par les régiments d'artistes de la Motown, Off the Wall est un bijou de virtuosité instrumentale. Et les musiciens appelés à la rescousse par Quincy Jones, à savoir entre autres Paul McCartney et Louis Johnson, un des meilleurs bassistes funk de tous les temps, ne sont pas étrangers à ce phénomène. La preuve en musique avec l'ovni bassistique Get on The Floor, qui n'a pas fini de traumatiser les nouvelles générations de joueurs de 4 cordes.


Off the Wall signe le début d'une nouvelle ère, celle de la collaboration prolifique entre Jackson et Jones, couple duquel naîtront deux autres magnifiques bébés, Thriller et Bad, petits frères d'Off the Wall, aîné ô combien réussi. Entre ces trois opus, le nez, le menton et la peau de Michael Jackson changent un tantinet, mais la recette reste la même : brouiller les pistes, varier les genres et les influences, pour finalement bâtir un style unique, la légende MJ, diablement populaire, outrageusement off the wall.

N.B.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire