02/02/2012

Born To Die : le verdict



Les premiers titres de Lana Del Rey postés sur la Toile nous avaient promis monts et merveilles pour l'album mais ses performances live nous avaient fait craindre le pire ; Born To Die est-il pour autant un disque au nom prémonitoire ?

Premier contact avec la bestiole : 1 heure de musique. L'effort est plus que louable à l'heure où beaucoup d'artistes ne dépassent pas les 40 minutes à cause de leur incapacité chronique à sortir ne serait-ce que 5 morceaux de qualité sur une même galette. La grande question sera donc de savoir si la controversée Lana tient la distance. En tous cas, la chanteuse met le paquet sur le début de l'album : un véritable carré d'as, composé de ses morceaux les plus entendus (Born To Die, Blue Jeans et Video Games) et du nerveux Off To The Races qui lorgne vers un hip hop bourgeoisement gansta, sorte de mélange - étonnamment réussi ! - entre toutes les superproductions actuelles. Dans ce carré magique, Blue Jeans détonne pour ce qui reste le sommet de l'album, avec un refrain qui rappelle les rythmes lancinants du Wicked Game de Chris Isaak. 



C'est ensuite que le bât commence à blesser : Video Games reste un très bon titre, même s'il ne produit plus l'effet des débuts de la New-Yorkaise. Le reste de l'album est plus orienté hip hop...mais ne possède pas la qualité de Off To The Races : si on retient Diet Mountain Dew, l’envoûtant Dark Paradise et Summertime Sadness (qui sonne comme du Rihanna écoutable), le reste de l'album se noie dans une espèce de soupe r'n'b où tous les morceaux partagent la même recette : des couplets proches du rap, des refrains faussement lyriques, le tout servi sur le même rythme à base caisse claire tous les deux temps. Mais surtout, le disque se termine sur une note très fausse, puisque le dernier titre, Lucky Ones, atteint le summum de l'ennui. Les véritables chanceux sont ceux qui couperont le son avant cet ultime morceau...

Finalement, Born To Die n'est ni la bombe annoncé, ni le déchet pressenti par les critiques. Lana Del Rey n'a pas su se sortir du virus mainstream des années 2000 : des grandes chansons mais pas de grand album. C'est bien dommage, car en rognant les chansons fades et en misant sur une plus grande diversité rythmique, Lana Del Rey et sa voix envoûtante auraient pu signer le premier grand disque de l'année et de sa carrière, déjà menacée par les critiques. Un bon album donc, mais bien trop inégal : pour cette fois, on se contentera des singles.

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