27/01/2013

Ils ont popularisé le rap (3/5)



Qui, dans les ruelles du Bronx, aurait pu prédire que le premier morceau de rap à atteindre la première place du Billboard américain serait une chanson de... Blondie ? Avec Rapture, l'ancien groupe punk mené par Debbie Harry ne fait pas seulement que confirmer sa capacité d'absorber un genre musical pour l'intégrer à son répertoire, mais montre aussi son talent pour détecter les nouvelles tendances. Le dernier couplet du titre, rappé par la chanteuse blonde, fait donc rentrer le titre dans l'histoire, comme étant le premier numéro 1 issu du hip hop.

Si les carillons et la voix lascive de Mlle Harry pouvaient annoncer le tube pop, seuls les cuivres et la démentielle ligne de basse laissaient suspecter un éventuel couplet rappé. Et pourtant, tout était prédit dans le titre du hit, résumant à lui seul l'exaltation provoquée pendant 5 minutes.


Le titre de Blondie représente, de loin, le plus grand paradoxe de l'histoire du rap, et pas seulement parce que Blondie était un groupe de rock. Alors que le milieu hip hop (et c'est encore plus vrai en 1980) est essentiellement masculin (voire machiste) et afro-américain, force est de constater que la pale Debbie ne correspond pas au profil type du rappeur... Mais la chanteuse et son groupe vont néanmoins apporter la passerelle manquante entre les MCs et leur audience potentielle, à savoir une diffusion massive en radio. Et, en glissant le nom de Grandmaster Flash ("Flash is fast, Flash is cool") dans son couplet un tantinet éloigné des préoccupations majeures des rappeurs, Blondie va tout simplement annoncer, un an avant sa sortie, l'avènement d'un autre mythe du hip hop. A suivre...

S.


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