06/01/2013

Ulver : l'enfant prodige des années 60

      L'art de la reprise, très en vogue ces derniers temps, est chose complexe, sur laquelle nombre d'artistes se sont cassé quelques dents voire toute la mâchoire, au fil des années. Je me souviens notamment, et peut-être vous aussi, de "génération Goldmann", un album qui reprenait les tubes de notre cher JJG à la sauce absolue médiocrité. Album qui m'aura au moins gratifié de quelques dizaines de minutes d'hilarité avant que je ne saute à pieds joints sur le disque et n'aille consulter pour de graves dommages à l'oreille interne. Celà étant je ne suis pas là pour vous parler de ces 99,9% d'inepties musicales qui hantent les rayons de la FNAC, mais bien de ce petit bastion de génie qui résiste encore et toujours aux hordes zombifiées du mainstream le plus vomitif. 
      Les membres d'Ulver avaient toujours su, dans leur période progressive, tirer un maximum d'influences de leurs enfances dans les années 60. Mais jusqu'à présent  aucun de leurs albums n'avait pu transcender la beauté de ce qu'ont pu produire leurs géniteurs spirituels, se contentant d'être excellents au lieu de géniaux. Pour progresser il fallait carboniser au Napalm l'admiration enfantine, devenir enfin adultes musicalement et intellectuellement, l'ambition du groupe s'affiche désormais par ce simple titre d'album : "Childhood's end". Pour entamer ce voyage initiatique, le groupe décide de remplacer les standards de l'époque par les siens, de devenir plus grands en remaniant touche par touche leurs groupes et leurs rythmes favoris.

 
       Premier constat en regardant la track-list : je ne connais qu'un morceau sur les 16 proposés ("Today" de Jefferson Airplane). Après quelques instants de scepticisme je me dis que ce n'est pas bien grave, au contraire, je serais même plus objectif quant à la qualité intrinsèque des morceaux. J'écoute pour la première fois l'album dans la voiture avec le pote qui me l'a fait découvrir : "Ca tue hein?" me demande-t-il simplement. Je ne réponds pas, je suis scotché à mon siège, et plus encore à la musique qui sort de l'autoradio. Depuis, j'écoute le disque en boucle (alors même que j'écris cette chronique), et je cherche désespérément la faille. S'il y a bien une chose que le systême éducatif français m'a appris c'est que rien ne vaut 20/20, on peut toujours pinailler, mettre 19,5, trouver une faute d'ortographe, un mi-bémol juste-mais-un-peu-faux-quand-même, un synonyme en LV2 correct mais qui était dans la liste de vocabulaire pour jeudi et pas pour lundi. Chacun ses traumatismes scolaires... mon point, ici, est le suivant : on ne peut pas objectivement mettre moins que la note maximale. Je fais face dans mon entourage à un nouveau type d'épidémie :"je ne peux pas sortir ce soir, j'écoute Ulver". Et le plus incroyable c'est que personne ne viendrait mettre en doute le fait que cette excuse est parfaitement valable.


       Pour remédier à mon inculture crasse, j'ai écouté tous les originaux. Et force est de constater que tous les morceaux sont sublimés, deviennent "Ulveriens" à part entière sans pour autant perdre leur coté 60's tellement précieux. Tout ce qu'il me reste comme problème, puisque j'ai trouvé mon paradis musical, c'est de trouver seulement 2 morceaux à partager sur ce blog puis de trouver une chute. pour les 2 morceaux j'ai choisi (en m'arrachant le coeur), mais pour la chute je n'ai pas d'idées, et je dois me remettre au plus vite à 100% à mon écoute d'Ulver. Alors je vous met un troisième morceau, il parlera pour moi, et bien mieux que moi.


      A.L
      

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire