10/01/2012

Ritchie Blackmore : Un Guitar-hero devenu Guitare-héraut



    Jimmy Page est le créateur du Hard-Rock, que son nom soit sanctifié et sa mémoire glorifiée pour les siècles et les siècles à venir. Pour un album de Led Zeppelin tu vendras ta femme, pour un live inédit tu ajouteras ton premier né, ta mère, et tout ou partie de ton oncle à l’addition.

Épîtres du pékin lambda, Grand Livre des Banalités, Chapitre 1, verset 3.

    Rectifions tout de suite le tir : j’admire beaucoup « Pagey » et sa bande pour tout ce qu’ils ont apporté au Rock et au Métal. Mais l’adulation que le commun des mortels porte à ce brave homme a parfois tendance à m’exaspérer… Surtout lorsque d’autres guitaristes tout aussi géniaux méritent autant que lui le fardeau de la déification/vénération/orgie de donzelles en chaleur backstage. .. Bon, vous allez me dire, Deep purple les gens connaissent, mais combien d’entre vous savaient, avant la lecture de cette phrase, que leur guitariste fondateur se prénomme Ritchie? (50% des mains seulement se lèvent, et encore, je suis sur qu’il y a des menteurs dans l’assistance!). N’ayez pas honte! Votre maladie est fort répandue, mais elle est curable par quelques lignes d’un article glorificateur et bien senti que je vais m’efforcer de vous administrer.
    Une rapide ébauche ne donne pas vraiment envie de connaître le bonhomme : Irascible et plutôt égocentrique, on devine, à juste titre, que la collaboration ne sera pas facile. Pourtant son doigté, appris au contact d’un guitariste renommé de l’époque : Big Jim Sullivan, est remarquable tant par sa qualité que par son originalité, attirant ainsi à lui les zicos de tout bord. Et cette capacité à s’entourer sera l’une des pierres angulaires de sa brillante (incomparable?) carrière. En témoigne sa première recrue : Le frais et pimpant claviériste Jon Lord, futur magicien des mélopées Purpeliennes.
    Après un début de carrière de 1968 à 1970, sans grand intérêt, et trois premiers albums sortis sous le nom de son nouveau groupe (Deep Purple, composé de Ian Paice, Rod Evans, Nick Simper, Jon Lord et lui-même) encensés par la critique pop de l’époque, il vire brutalement de bord, tout en virant accessoirement les désobéissants Evans et Simper au profit des désormais légendaires Ian Gillian et Robert Glover. Et là…le cours du temps s’arrête…C’est probablement l’évènement le plus important depuis la seconde guerre mondiale : In Rock sort fin 1970. Le premier véritable album de Hard-Rock. Child In Time, Speed King, une guitare acérée comme jamais ce monde n’en avait vu jusque-là, électrise des foules entières et écrase la critique sous le poids d’un mutisme béat. Pourtant ce n’est qu’un début. Jusqu’en 74 les morceaux légendaires s’enchaînent. Le riff de Smoke on the Water enflamme des stades entiers. Sa collaboration quasi-symbiotique avec Jon Lord sur Burn me fait plus jouir à chaque écoute qu’un million d’orgasmes simultanés sous LSD. Mistreated déchaîne le groupe entier dans une tornade fusionnelle à chaque nouvelle sortie.

  

Car au-delà du jeu de mot pourri nécessaire à la prolongation de mon contrat sur ce blog, le titre de mon article contient une vérité indéniable : Blackmore n’est, objectivement, pas qu’un masturbateur effréné de 6-cordes, contrairement à certaines futures stars de ce secteur d’activité (Steve Vai, si tu m’entends…). Vitesse rime, chez lui, toujours avec mélodicité, et ce sont des qualités d’orfèvres qu’il déploie pour allier les sonorités de sa Stratocaster à celles des autres instruments. Certes Blackmore est un égoïste de premier choix, et ne tardera jamais à expulser sans pitié les membres de « son » groupe lorsqu’ils ne composent pas avec (entendez : se plient à ) ses goûts. Mais quand il est en studio ou sur scène avec les siens, tout n’est que fusion de pépites musicales.
    Seulement, toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin (ce qui explique par ailleurs qu’on en finira jamais de citer ce proverbe pourri…), et Blackmore décide de se séparer du groupe en 1975 pour démarrer son projet solo. Après son départ, il est indéniable que la qualité générale des productions du groupe est tombée d‘assez haut…comment le dire gentiment…Vous voyez le Balrog dans le seigneur des anneaux? Vous voyez la chute du Balrog dans les abysses? Bah c’est bien pire…
    Mais c’est là que les choses deviennent véritablement intéressante pour toi, le lecteur assidu qui m’a lu jusqu ici, car les musiques que j’ai citées jusqu’ici tu les connais sans doute,  mais les suivantes, c’est beaucoup moins probable. Bref, Blackmore est énervé, le dernier album de Deep Purple a été mauvais et toute la faute en revient aux nouveaux venus Hugues et Coverdale, et à leurs maudites tendances Funk et Soul. « Je vais faire MON groupe de Hard-Rock! » se dit-il alors, une équipe de marioles bariolés et géniaux, le RAINBOW…Ritchie Blackmore’s RAINBOW venait de naître, comprenant notamment au chant un être qui par la suite deviendrait tout aussi légendaire que le « Man in Black » ( Ritchie aime ce surnom) : Ronnie James Dio, et verrait également passer une bonne partie du roster de Black Sabbath post-Ozzy. La voix de Ronnie devient donc un nouveau facteur marquant que recherche absolument à mettre en valeur le brillant guitariste, et c’est chose faite lorsque sort en 76 l’album Ritchie Blackmore’s Rainbow. S’en suivront des singles plus que magiques où les voix de Ronnie, puis plus tard Joe Lyn Turner de mêleront aux guitares, claviers,basses composées par le virtuose. Stargazer s’impose comme le Child in Time de RAINBOW, un titre long et marquant, qui révèle encore une fois le goût de Blackmore pour les pièces longues aux styles rock divers. Man on the Silver Moutain a, de son côté, un riff tout aussi accrocheur que Smoke on the Water ( même plus si vous voulez mon avis). Je ne puis que vous encourager à écouter un groupe qui mériterait une bible à lui seul, et n’a pourtant récolté que quelques miettes du succès du Pourpre Profond. Une injustice que vous seuls pouvez réparer !

   

Citer du Wikipédia, très peu pour moi, je vais donc  faire ceci, puisque la période suivante intéresse très peu :
   
Ellipse narrative(!) concernant les années 85 à 97: retour de Blackmore dans Deep Purple, rien de vraiment novateur, une dispute avec Gillian comme d’hab entraîne la rupture définitive entre Blackmore et sa progéniture, puis une deuxième période Rainbow assez médiocre, décidemment Ritchie fatigue-t-il?

Boum! 4 lignes et 1 café au lait saupoudré d’amandes (c’est vachement bon, vous devriez essayer) plus tard, nous voici à la période finale de Ritchie. Changement de dealer, ou hormones pré-ménopausales, je ne sais pas ce qui pousse Blackmore à tenter ce pari farfelu :  Du Rock Médiéval. Genre vous prenez un mec, vous lui mettez une armure sur le dos, une guitare électrique entre les mains, vous l’accompagnez avec des flûtes à bec et un clavier Yamaha 4000 dernière génération, et vous voyez ce que ça donne. Personnellement ça me fait chialer tellement c’est beau…Blackore’s Night est le nom de ce petit bijou. Candice Night en est la chanteuse ( et accessoirement femme de Blackmore). C’est innovant , créatif, intelligent, magnifique, magique, et tout ça ensemble, et encore la même chose mais mieux et AAAAH!!! Je m’emporte, mais c’est la fin de l’article et mes nerfs commencent à lâcher : écrire sur un tel homme pendant 2 heures, avec une carrière si savamment construite de bout en bout, c’est un plaisir sans cesse renouvelé. Je ne pourrais jamais trop vous encourager à écouter The Village Lantern, fruit de ses dernières tribulations musicales, et nombre d’autres bijoux médiévaux.

   

Voilà, comme dirait Frédéric Mitterand, une trop courte présentation pour un homme trop complexe. Une présentation par ailleurs très partiale et biaisée comme vous avez pu le constater, je vous prie donc de ne pas me croire sur parole et de vous faire votre opinion par vous-même sur ce que vous ne connaissez pas ou peu.

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