08/01/2012

C'était le bon temps...

   Lumière aujourd'hui sur une chanson intemporelle, mes amis. Pas de chichi, pas de suspense, cet article traite d'un monument édifié par les deux membres fondateurs du groupe américain Chic, Nile Rodgers et Bernard Edwards, respectivement guitariste et bassiste mais surtout fervents défenseurs du groove. 



     C'est en 1979 que les deux américains de la East Coast transforment l'essai qu'ils avaient impérialement inscrit l'année précédente en colonisant toutes les ondes occidentales au son du superbe Le Freak, concentré pur de funk, garni de cocottes et autres riffs groovy à la guitare, de nappes de synthé envoûtantes, et d'une basse astronomique (je ne me remets toujours pas du semblant de solo qu'on peut entendre au milieu de la chanson). Enfin passons, nous ne sommes pas là pour palabrer sur Le Freak, mais sur l'autre pépite de Chic, vous voyez de quoi je veux parler ? Il est question du morceau Good Times qui, pour faire simple, reprend les caractéristiques de Le Freak, à savoir du groove, du groove et encore du groove.

Good Times - Chic

     Le but de cet article n'est pas de vous faire écouter une chanson que vous connaissez déjà tous plus ou moins, mes amis, mais de vous expliquer que cette perle de Chic est un monument pour une raison bien particulière. Il semblerait que, au-delà de faire trémousser les petites fesses de tout adepte de musique funky (la ligne de basse dictée par le grand Bernard Edwards n'est pas innocente dans cette affaire), ce morceau inspire les autres artistes. En témoignent les reprises réussies qui récupèrent la formule magique du groove généreusement livrée par Chic !

     Parmi les artistes qui se sont permis de reprendre à leur compte ce monument funk, on peut nommer des personnalités qui n'ont pas grand chose à voir avec la scène black de la East Coast de la fin des 1970's, il faut dire. Wham!, ou encore John Taylor, membre fondateur de Duran Duran, ont vite compris qu'en concert, Good Times était un moyen efficace de faire danser les foules. Le bassiste de Queen lui-même, John Deacon, a été fortement influencé par ce morceau pour la composition du mythique Another One Bites the Dust en 1980...

     Côté studio, Chic a dû également toucher maints royalties. On ne compte plus le nombre de groupes de hip-hop, plus ou moins connus, qui ont avidement samplé la bonne parole donnée par Chic. Parmi les plus notables, impossible de passer à côté de la version très R&B des 1990's de Michelle Gayle et sa chanson Happy Just To Be With You, sortie en 1995. Mais surtout, on ne peut manquer la reprise incroyable réalisée par The Sugarhill Gang dès 1979, pour leur morceau Rapper's Delight, considéré comme une des toutes premières compositions rap dans l'histoire de la musique. Pour la petite anecdote, les gars de Sugarhill rencontrèrent quelques soucis juridiques avec Chic concernant la légalité de l'emprunt du rythme de Good Times... On raconte que Bernard Edwards et Nile Rodgers se seraient rendus en boîte de nuit un soir de 1979, et au son de l'introduction de Rapper's Delight, se seraient fait la réfexion "tiens, voilà notre morceau", avant de découvrir, non sans colère, le fabuleux détournement !

Rapper's Delight - The Sugarhill Gang

     1979... On ne peut s'empêcher de penser que Chic, de manière très involontaire certes, a contribué à édifier le pont qui relie le rap et le hip-hop au funk et à la soul. 
      

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