Marre d’entendre la même soupe électro-pop à chaque fois que
vous allumez la radio (si vous l'allumez encore) ? Vous n’êtes pas les seuls. Pourtant ces chansons
ne sont pas dénuées d’intérêt et c’est ce que nous prouve le groupe The
Baseballs. Le crédo de ces Allemands ? La reprise des grands succès
du moment dans une version rock’n’roll/surf music qui rappelle la fin des
années cinquante et les grandes heures du rockabilly.
Oui vous avez bien entendus, ils sont allemands. Et
pourtant, tout ce qu’ils font sonne très ‘’Oncle Sam’’, et le groupe n’hésite
pas à utiliser tous les clichés de l’Amérique des fifties, jusque dans leur
look : on pourrait croire à des étudiants californiens fans du King.
Parlons justement un peu d’Elvis, qui semble avoir au moins autant influencé
les trois frontmen dans leur façon de chanter que les quatuors vocaux masculins
chantant a cappella. Evidemment, cela rappelle aussi les Beach Boys, leurs
harmonies vocales et les chœurs accompagnant Brian Wilson. En tous cas, le
résultat est plus que surprenant et surtout, convaincant. Les chansons
réécrites par le groupe de musiciens sont de haut calibre et rappellent
vraiment les compositions des grands pionniers du rock’n’roll. Et puis
franchement, quel pied d’entendre un solo de guitare sur un tube de Martin
Solveig !
Mais inévitablement, tout n’est pas parfait : le groupe
a un petit côté boys band agaçant avec les trois vocalistes toujours mis en
avant devant des musiciens totalement masqués, alors que les quatre instrumentalistes
font un travail de recomposition formidable. De plus, tout cela sonne un petit
peu faux (marketing quand tu nous tiens…) puisqu’on sent de manière évidente
(et encore plus en regardant les clips) que ce
que chantent les trois Berlinois date du XXIème siècle. Mais arrêtons là les
reproches car l’entreprise est plus que louable et surtout plus que satisfaisante.
Le groupe réussit en effet la prouesse de donner une nouvelle jeunesse à des
chansons usées jusqu’à la moelle par leur diffusion autour du globe, tout en
conservant le côté accrocheur qui a fait leur succès.
Le succès de The Baseballs n’est pas seulement technique,
mais aussi populaire, avec des millions de vues sur YouTube. Espérons au moins
que les plus jeunes générations – qui n’ont jamais entendu autre chose que
Rihanna et DJ Guetta – s’intéressent au rock’n’roll, le vrai, celui de Chuck
Berry et consorts, et pas le simili-rock pour collégiens que composent les Sum 41, Blink 182 et autres groupes aux noms aussi
idiots que leur musique.
Quoi qu’il en soit, The Baseballs nous prouve bien une
chose : que le mainstream de 2011 (et aussi surement celui de 2012) est
meilleur (ou moins pire, au choix) lorsqu'il est repris dans un style qui s'éloigne des clichés actuels du R'n'B ou de la Dance. En
bref, c’était mieux avant.
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